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thérapie

Un individu ordinaire ne joue aux courses que parce qu’il ne supporte plus la chaîne de montage, le faciès hébété de son contremaître, la brutalité de son propriétaire, et la disparition du plaisir des sens ; que parce qu’il n’a plus le choix qu’entre le fisc, la dépression nerveuse et le cancer ; que parce qu’il en a ras le cul de ces vêtements qu’on ne peut porter que trois fois, et ras le cul aussi de boire de l’eau qui a un goût de pisse, de se faire soigner à la vitesse grand V par des médecins nullissimes qui l’expédient ensuite dans des hôpitaux-mouroirs ; bref, l’homme ordinaire ne joue aux courses que parce que les politiciens puent de la gueule…

Auteur: Bukowski Charles

Info: Journal d'un vieux dégueulasse

[ loterie ] [ espérance ] [ jeux d'argent ]

 

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homme au foyer

Et puis Betty s’est trouvée un boulot de dactylo, et quand une de ces nénettes se mettent à bosser, vous voyez tout de suite la différence. On continuait à picoler toutes les nuits et elle partait avant moi le matin, la gueule en plomb. Ça lui montrait un peu ce que c’était. Moi je me levais vers 10h30, prenais un petit café peinard, un ou deux œufs, jouais avec le chien, flirtais avec la jeune femme d’un mécanicien qui habitait par-derrière, me liais d’amitié avec une strip-teaseuse qui habitait par-devant. A une heure j’étais sur le champ de courses, ensuite retour avec mon bénéf et j’allais à l’arrêt de bus avec le chien pour prendre Betty et la ramener. C’était la belle vie.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le Postier" page 61

[ journée type ]

 

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vulgarité

[...] - Je t'invite dehors pour le petit-déjeuner, j'ai dit.
- D'accord, a répondu Mercedes. Au fait, on a baisé, hier soir ?
- Nom de Dieu ! Tu ne te souviens pas ? On a bien dû baiser pendant cinquante minutes !
Je ne parvenais pas à y croire. Mercedes ne semblait pas convaincue.
On est allé au coin de la rue. J'ai commandé des oeufs au bacon avec du café et des toasts. Mercedes a commandé une crêpe au jambon et du café.
La serveuse a apporté la commande. J'ai attaqué mes oeufs. Mercedes a versé du sirop sur sa crêpe.
- Tu as raison, elle a dit, on a dû baiser. Je sens ton sperme dégouliner le long de ma jambe.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Women

[ femmes-hommes ]

 

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mode d'emploi

J’imagine la poésie comme un pain : un long et gros pain bien chaud coupé en deux dans toute sa longueur et garni de cornichons, d’oignons, de viande, d’ail, de piments rouges, de vieilles rognures d’ongles… ajoutez de la bière fraîche et une lampée de whisky, placez le tout sous une lumière électrique, oubliez les montagnes de tronches, les yeux les rides les bombes le loyer et les tombes, fourrez le tout là-dedans encore chaud, odorant, plein à craquer, allumez un cigare, remplissez toute la pièce de sa fumée, remplissez toute la pièce de sa fumée bleue, allumez la radio, et pensez aux os du pied gauche de Chopin : ça pour moi c’est de la poésie, ou c’est de la blague ou un mirage.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Lettre à Allen DeLoach, février 1967

[ composition littéraire ] [ définie ] [ écriture ] [ recette ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

jalousie

tu avais son doigt dans sa chatte,

elle a dit.

non, j’ai répondu, ça touche juste

le bord.

eh bien, ça donne l’impression que tu avais ton

doigt dans sa chatte, elle

a dit.

non, j’ai répondu, il était à l’extérieur.



d’un coup elle a déchiré la photo

en mille morceaux.



o pour l’amour du ciel,

Annie, pourquoi t’as fait ça ?

s’est exclamé tout le monde dans la

pièce.

Annie a couru dans ma salle de bains et

claqué la porte.



quelqu’un a roulé un joint et on

l’a fait

circuler.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " doigt"

[ femmes-hommes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

classe moyenne

Partout ce n’étaient que des chambres minables, des nids à cafards, mais personne ne semblait mourir de faim. Ceux qui habitaient là avaient toujours l’air d’être en train de faire cuire des trucs dans de grandes marmites et de se réunir autour pour fumer, se curer les ongles, boire des boîtes de bière ou partager une grande bouteille bleue de vin blanc, s’engueuler ou rire, ou péter, roter, se gratter ou encore dormir devant la télé. Il n’y avait que peu de gens au monde qui avaient beaucoup d’argent, mais moins ils en avaient, mieux ils paraissaient vivre. Dormir, des draps propres, de quoi manger, de quoi boire et de la pommade contre les hémorroïdes, c’étaient leurs seuls besoins. Et ils laissaient toujours leur porte entrouverte.

Auteur: Bukowski Charles

Info: "Moins délicat que la sauterelle" dans "Je t'aime Albert", page 14

[ sans problèmes ] [ bonhomie ]

 

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drague

"Que je sois damné, feulai-je, mais ce soir j’ai les couilles en feu, kif-kif deux boulets de charbon ardent ne demandant qu’à cracher leur jus de noix de coco !"
Vanna se contenta, en réponse, de poser simplement ses grands yeux bleus sur moi, puis soulevant sa bouteille de bière elle la porta à ses lèvres.
"Quelle suceuse ! Continue, suce, suce. Je suis à deux doigts, ma belle, de me juter dessus."
Je regardais, fasciné, la bière couler dans sa bouche.
" - Laisse-moi te limer la rondelle, et j’avalerais ta merde comme si elle sortait d’une bouteille de lait.
- Bukowski, tu ne me parles comme ça que parce que tu t’imagines être un grand poète.
- Va me chercher une bouteille de lait et tu verras."

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Un carnet taché de vin", page 186

[ scato ] [ porno ] [ conversation ]

 

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cinéma

Je ne supportais pas ces longs intervalles entre les prises. Les films coûtaient beaucoup d’argent parce que la plupart du temps les gens ne faisaient qu’attendre, attendre et attendre encore. Jusqu’à ce que ceci ou cela soit prêt, que l’éclairage soit prêt, que la caméra soit prête, que la coiffeuse ait fini de pisser, que le consultant ait été consulté, rien ne se passait. C’était du branlage délibéré, un salaire pour ceci, un salaire pour cela, un seul type qui avait le droit d’enfoncer une prise dans le mur, l’ingénieur du son qui en avait plein le cul de l’assistant réalisateur, et puis les acteurs qui ne se sentaient pas bien parce que c’était comme ça que les acteurs devaient se sentir, et ainsi de suite. Gaspillage, gaspillage et gaspillage.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 229

[ tournage ]

 

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projet de vie

Et voilà, à 65 ans passés, je me retrouvais à la recherche de ma première maison. Je me rappelais que mon père avait pratiquement hypothéqué sa vie entière pour l’achat d’une maison. Il me disait : "Tu vois, je paie pendant toute mon existence pour avoir une maison et quand je mourrai, elle te reviendra. Toi, tu feras pareil, et quand tu mourras, tu légueras ta maison à ton fils. Ce qui fera deux maisons. Et puis ton fils…"
Le processus me paraissait d’une extrême lenteur : maison par maison, mort par mort. Dix générations, dix maisons. Et ensuite, il suffirait d’une seule personne pour les perdre au jeu, ou y foutre le feu avec une allumette avant de se précipiter dans la rue les couilles dans un panier de fruits.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 57

[ absurde ]

 

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paupérisation

Le monde du turf a changé. Voilà quarante ans, même les perdants se fendaient la gueule. Les bars ne désemplissaient pas. C’est désormais un autre public, une autre ville, une autre société. On ne jette plus l’argent par les fenêtres, on ne plaisante plus avec l’argent, on ne croit plus aux rentrées d’argent. L’univers tout entier agonise. Dans ses vêtements usés. La bouche amère, la peau flétrie. Il faut que l’argent rapporte. Vous voulez de l’argent ? Cinq dollars de l’heure. L’argent occupe toutes les conversations. Argent des chômeurs et des travailleurs clandestins. Argent des voleurs à la tire, des cambrioleurs, argent des déshérités. Le fond de l’air est gris. Et les queues s’allongent indéfiniment. On a appris aux pauvres à piétiner sur place. Et les pauvres en perdent le goût de vivre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau", trad. Gérard Guégan page 212

[ ambiance ] [ gravité ] [ évolution ]

 

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