prolétaire
Cela me rappelle l'utilisation du mot "toujours" dans une phrase de Voyage au bout de la nuit, de Céline : - Moi, je m'étais trouvé pour la pratique un petit appartement au bord de la zone d'où j'apercevais bien les glacis et l'ouvrier toujours, qui y est dessus à regarder rien, avec son bras dans un gros coton blanc, blessé du travail qui sait plus quoi dire et quoi penser, et qui n'a pas assez pour aller boire et se remplir la conscience.... Le terme "toujours" ici est étonnant, parce qu'il est employé en tant qu'adjectif. Pourquoi "toujours" est-il accolé à ouvrier ? Parce que dans ce cas-là Céline désigne l'ouvrier dans ce qu'il a d'éternel, dans ce qu'il a d'immuable. Voilà. C'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui, pour vous parler de l'importance de l'agencement des mots.
Auteur:
Luchini Fabrice
Années: 1951 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: comédien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
littérature
]
[
syntagme
]
distingo
distingo
Si dans ton numéro tu abandonne ton partenaire, ou tu abandonnes l'auteur, que tu pactises avec le public contre l'auteur, ça c'est de la merde. Ce que ça sous-tend c'est qu'est-ce qu'un acteur et qu'est-ce un comédien. Un comédien il disparait pour être témoin du personnage dont il a la responsabilité. Un acteur témoigne de lui-même, il est rempli de lui-même. Ce qui est merveilleux disait Jouvet c'est qu'un comédien dans une représentation au théâtre peut être à la fois comédien et acteur. S'il n'est qu'acteur ça c'est très mauvais signe.
- Donc un comédien c'est quelqu'un qui a la responsabilité d'un auteur qui le dépasse, c'est un livreur de plat. Tu sais, comme avec Delivero. Y'a un plat qui s'appelle La Fontaine, Flaubert ou autre... avec l'acteur le plat arrive dénaturé, alors qu'avec le comédien le plat est exactement ce qu'il doit être. Le comédien disparait derrière le plat.
Auteur:
Luchini Fabrice
Années: 1951 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: comédien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Interviewé par Trappenard, mai 2024
[
comparaison
]
[
cabot
]
rapports humains
Pour être avec l’autre, il faut avoir compris des choses en soi. Si tu n’as rien compris en toi, si, comme dit Simone Weil, tu ne t'es pas élucidé un minimum , qu’est-ce que tu vas comprendre de l’autre ?
Tu ne comprendras de l’autre que ce que tu as vaguement compris de toi.
Je ne peux jouir de l’autre qu’en ayant de l’empathie, pour avoir de l’empathie il faut que je le comprenne.
Pour le comprendre, au sens premier (le prendre avec) il faut que je comprenne des choses en moi pour que ce qu’il est, résonne en moi.
Et pour que ça résonne en moi comme un , il faut quand même que je m’y sois colleté à ce que je suis (qui est minable, médiocre, chaotique, inconséquent), mais tant que tu n’as pas un début d’élucidation de ce que tu es, qu’est-ce que tu vas recevoir de l’autre ?!
Tu ne vas rien comprendre de l’autre parce que pour comprendre l’autre et bien il faut avoir compris soi.
Tu n’as de sympathie avec l’autre que ce que tu as accepté de sympathie avec toi. Une véritable sympathie pas une relation mondaine, c’est autre chose, ça c’est une ivresse.
Ce que je peux dire modestement, c’est que mon affection pour l’autre, ne peux pas ne pas dépendre , de ce que j’ai accepté d’aimer un peu en moi.
Car si je ne connais rien du tout de moi et si je ne sais pas qui je suis, je vais être dans un tel état d’incertitudes, de non présence, que je ne vais rien voir dans l’autre, et, ici, la phrase de Nietzsche est admirable : " je ne vais voir dans l'autre qu’une confirmation de moi, je vais l’utiliser, l’instrumentaliser, pour en faire un spectateur et non pas une rencontre."
Auteur:
Luchini Fabrice
Années: 1951 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: comédien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
psychanalyse
]
[
recul sur soi
]