vacherie

Comme ces médecins qui s'inoculent un virus pour l'analyser librement, Proust semble s'être inoculé le snobisme afin de mieux pouvoir le décrire. On peut déplorer qu'il lui ait accordé dans son oeuvre une place si importante...

Auteur: Mauriac François

Info:

[ littérature ]

vieillesse

Quand on a passé le cap des tempêtes et trouvé le port, on est mal venu de vouloir faire la leçon à ceux qui se débattent encore, à ceux qui commencent à peine à se débattre.

Auteur: Mauriac François

Info: Ce que je crois, Grasset, 1962, page 69

[ sagesse ] [ recul ]

deuil

Ce n'est pas la mort qui nous prend ceux que nous aimons; elle nous les garde au contraire et les fixe dans leur jeunesse adorable: la mort est le sel de notre amour; c'est la vie qui dissout l'amour.

Auteur: Mauriac François

Info:

[ conservation ]

vacheries

Jamais sur visage humain le nettoyage par le vide du marxisme-léninisme n'aura fait à ce point place nette. On se demande si un citoyen de ce modèle est capable de ressentir un goût particulier, une préférence pour l'ail ou pour l'échalote, en dehors de ce qui est prévu par la ligne générale.

Auteur: Mauriac François

Info: à propos de Waldeck Rochet

[ politique ] [ normalisé ]

paix

- Quoi, que faudrait-il?

- Que la vie avec la créature que nous avons choisie ou qui nous a choisi, fût une longue sieste au soleil, un repos sans fin, une quiétude animale.

Oui... avoir cette certitude qu’un être est là, à portée de notre main, accordé, soumis, comblé et que, pas plus que nous-même, il ne désire être ailleurs. Il faudrait à l’entour une telle torpeur que la pensée fût engourdie afin de rendre impossible, même en esprit, toute trahison...

Auteur: Mauriac François

Info: "La fin de la nuit"

[ principe de nirvana ] [ idéal ] [ fixation éternelle ]

pensée-d'homme

Au moins, une fois, je me suis évadé ; au moins, une fois, une seule fois, j’ai vécu indifférent à la mort et à la vie, à la richesse et à la pauvreté, au mal et au bien, à la gloire et aux ténèbres — suspendu à un souffle ; et c’était un visage qui, paraissant et disparaissant, faisait le jour et la nuit sur ma vie. Une fois, cela seul, pour moi, a mesuré la durée : le battement régulier du sang, lorsque je me reposais sur une épaule et que mon oreille se trouvait tout contre le cou.

Auteur: Mauriac François

Info: Destins

[ amoureux ] [ passion ]