pénitencier
Un prisonnier compte tout. Sauf le temps. Le temps, il le découvre.
Auteur:
Ahmet Altan
Années: 1950 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Turquie
Info:
Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison
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durée
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écriture
Plus le temps passe, plus je prends de plaisir à écrire. C’est comme si j’avais découvert une sorte d’immense escalier qui court du ciel aux entrailles de la terre. J’essaie de comprendre les mystères de cet escalier. Écrire me donne la sensation de posséder une force capable de réinventer le temps et l’espace, l’impression d’être doué d’une liberté infinie. Pour la première fois de ma vie, j’entrevois l’existence d’un univers dont je pose moi-même les conditions et les règles.
Auteur:
Ahmet Altan
Années: 1950 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Turquie
Info:
Madame Hayat
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création
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ouverture
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liberté
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songes
Les combles de notre esprit grouillent d'un tas d'êtres que nous ignorons, inconnus, invisibles, ce sont eux qui viennent la nuit mettre sens dessus dessous tout ce que nous avons réussi à mettre en ordre dans la journée.
Ils se promènent tranquillement en nous, tellement à leur aise qu'on ne sait plus très bien si c'est nous, ou bien eux, le propriétaire des lieux.
De la baraque, en tous cas, nous ne sommes pas tout à fait maîtres, les rêves en sont la preuve.
Auteur:
Ahmet Altan
Années: 1950 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Turquie
Info:
Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison
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inconscient
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pessimisme
Et si je ne crois pas en Dieu, l'idée de Dieu me fascine.
Nous vivons sur une planète où les vivants mangent les vivants. Les hommes ne se contentent pas de tuer d'autres créatures, ils s'assassinent aussi entre eux, constamment. Les montagnes crachent le feu, la terre s'ouvre, engloutit hommes et bêtes, les eaux se déchaînent, détruisent tout sur leur passage, des éclairs tombent du ciel.
Ici semble résider l'un des paradoxes les plus curieux du genre humain, capable de concevoir que la terre, ce lieux affreux, puisse être l'oeuvre d'une puissance "parfaitement bonne", et d'ainsi démontrer que les hommes sont dotés malgré la barbarie constitutive de leur existence, d'une imagination exagérément optimiste.
Ils croient qu'une "force" a créé tout cela, mais au lieu de s'en plaindre et de la détester, ils l'adulent, pleins de gratitude et de reconnaissance.
Aussi suis-je fasciné depuis ma jeunesse, par cette religion qui fait voir aux hommes une "bonté" à l'oeuvre derrière le spectacle des horreurs terrestres qu'ils constatent chaque jour.
Dieu, sublime métaphore.
Comme tant d'autres écrivains, j'aime à roder autour de cette métaphore prodigieuse. L'effort infini, le hasardeux désespoir dont font preuve les hommes lorsque, cherchant à "bonifier" leur nature, inquiète de sa propre barbarie, effrayée de sa propre malignité, ils imaginent ce "foyer de bonté" situé hors d'eux mêmes, voilà quelle pathétique recherche me semble résumer l'aventure humaine.
Auteur:
Ahmet Altan
Années: 1950 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Turquie
Info:
Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison
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Éternel
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