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dernières paroles

Hhhhggg...

Auteur: Calet Henri

Info: Les détails de beaucoup des épisodes de ces "derniers mots" se trouvent dans le "dictionnaire des dernières paroles"

[ épectase ]

 

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introspection

On ne se demande rien, de peur d'entendre ses propres réponses.

Auteur: Calet Henri

Info:

[ crainte ]

 

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existence

La vie est un tapis roulant qui ne s'arrête jamais, la vie est un verre d'eau dans lequel on se noie, la vie est un mur de prison sur lequel on écrit avec ses ongles, la vie est une poêle dans laquelle on frit.

Auteur: Calet Henri

Info: Peau d'ours

[ enfer ]

 

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paternité

Je pense que j'ai eu tort de te faire venir en ce monde. Tu verras, ce n'est pas très drôle, quoi qu'on en dise. Te voilà, par ma faute, condamné à la peine de vie. Mais rassure-toi, ce n'est pas si long qu'il y paraît : tout a une fin.

Auteur: Calet Henri

Info: Monsieur Paul, p. 60, Chapitre 2, 2 Septembre 1949

[ remords ]

 

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vieillesse

C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.

Auteur: Calet Henri

Info:

[ émotion ] [ hypersensibilité ]

 

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mutisme

Je m'aperçois que je me suis peu étendu jusqu'ici sur le paysage. C'est l'occasion de tâcher de m'expliquer, une fois pour toutes, sur mes rapports avec la nature, en général. Si je ne trouve jamais rien, ou à peu près, à en dire ni à lui dire, c'est sûrement pour les mêmes raisons profondes qui vous font demeurer coi dans l'intimité d'un être bien-aimé. On reste là, muet -- comme un peu engourdi -- mais bourré de sentiments intransmissibles et dans une pareille qualité de silence. C'est lorsqu'on se tait qu'on a le plus à dire.

Auteur: Calet Henri

Info: Poussières de la route, p 130

[ non verbalisation ] [ nature ] [ décor ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

tanière

Je demeure chez moi autant que je le peux, dans ma soupente, au huitième étage, où il fait très froid l'hiver, trop chaud l'été. Je suis revenu aux mansardes de mon enfance. Ma soupente ressemble par ses dimensions à une cellule, à une cabine de transatlantique, à un belvédère, ou bien, quelquefois, à une dunette... Elle est meublée d'une armoire blanche, d'une table de sapin teinte au brou de noix, sur quoi j'écris, d'une chaise, d'un lit-divan où je dors, où je rêve les yeux ouverts, ou fermés, pendant que le réveil-matin grignote ce qui reste de la nuit.

Auteur: Calet Henri

Info: Le tout sur le tout

[ littérature ] [ terrier ]

 

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complicité

En compagnie de Paulette et de ses glaviots, on peut aussi faire des choses derrière le rideau d'indienne, si l'on veut, à côté des enfants. Une sale grosse comme ça, des glaviots, c'est tout ce qu'il nous faut, à nous autres.
Si l'on se mettait à détailler : l'allure, le linge, le langage, l'odeur, où irions-nous ? Dans la loge de Paulette, il fait bon, il fait chaud.
Dehors, on trouve toujours quelque chose à redire : si le pantalon est trop court, on vous dit que tu as pleuré pour l'avoir et s'il est trop long, c'est que tu vas marcher dessus qu'on vous dit. Alors, quoi ? Dans la loge, on est entre nous.
Nous ne faisons de mal à personne.
Somme toute, on est une bande de sacrés rigoleurs.

Auteur: Calet Henri

Info: In "Trente à quarante", éd. du Mercure de France, p. 79

[ misère sexuelle ] [ moeurs sordides ] [ accommodements ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

apprentissage sexuel

Il m'a mené par le bout du nez et surnommé son petit cochon. En un tour de main je fus initié aux mystères de la masturbation. Seul et à deux.

Cela devait me servir plus tard.

A la fin, il éjaculait dans ma bouche, le fils du directeur.

La connaissance entrait en moi.

J'allais de révélation en révélation. Parallèlement, je parfaisais mon éducation religieuse.

Un prêtre me faisait réciter des fragments du catéchisme. Il me fut permis de préparer ma première communion. J'allais me confesser.

Dans la boîte, le curé essayait de me tirer les vers du nez. Il voulait savoir si j'avais " des sales manières" - les Belges ont de ces formes - et précisait : " Est-ce que vous vous touchez la nuit ? "

Il perdait son temps.

J'ai fait ma première communion en état de péché mortel, avec les fillettes sous gaze et les garçonnets noirs, le cierge d'une main et le missel protégé par un mouchoir brodé dans l'autre main moite.

On nous avait dit : " Ouvrez la bouche et fermez les yeux ! "

J'ai fait un acte de contrition intérieure et ultime.

" Tirez la langue et ne mordez pas ! "

En prenant eau et pain bénits, j'entendais l'œil de Dieu me dire : "Ton compte est bon, mon petit cochon ! "

Auteur: Calet Henri

Info: La belle lurette

[ mystagogique ] [ pédophiliie ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste