standardisation
L'intuition de (Diane ) Arbus était juste : dans l'espace politique et culturel occidental, le corps anormal est cerné de contraintes paradoxales. On réclame tolérance et compassion à son égard, on proclame son égalité parmi les corps, en même temps qu'un flux continu de représentations célèbre une hiérarchie des perfections corporelles et soumet des difformités réelles ou imaginaires à une stigmatisation par défaut. (...) le XXe siècle a été un moment d'extension sans pareille du pouvoir de normalisation, de renforcement sans précédent des normes bureaucratiques, médicales et publicitaires d'encadrement du corps individuel. Le corps anormal y a été l'objet d'un immense effort correctif que les développements de la médecine ont porté à son stade terminal (...).
La chirurgie esthétique et sa clientèle inventent une multiplicité d'imperfections en attente de scalpel, elles réécrivent la norme corporelle en y injectant sans cesse de nouvelles "difformités".
Auteur:
Courtine Jean-Jacques
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: professeur d’anthropologie culturelle
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Histoire du corps : Tome 3, Les mutations du regard. Le XXe siècle
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morphologie
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chair
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