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être humain

Les hommes ne sont rien mais l'ont oublié depuis si longtemps que chaque soubresaut de la terre leur semble être un cataclysme.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Ouragan

[ dérisoire ]

 

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rencontre

- Tout est parti en fumée ? insista-t-elle.
- Tout, répondit-il.
- Qu'as-tu à offrir maintenant ?
- Rien.
- C'est bien, reprit Maria. Je suis à toi si tu veux de moi.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Le soleil des Scorta

[ amour ] [ humilité ]

 

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beaux-arts

L’art est un immense continent qui met en son centre le choix individuel. Un livre n’a pas de cadenas, il n’interdit pas qu’on le lise. Tout est question de curiosité et de désir.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Le 1, n°149, 5 avril 2017

[ littérature ] [ envie ]

 

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humilité

Il y a de la noblesse à éprouver son insignifiance, de la noblesse à savoir qu'un coup de vent peut balayer nos vies et ne rien laisser derrière nous, pas même le vague souvenir d'une petite existence.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Ouragan

[ éphémère ] [ mortel ] [ conscience ]

 

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motivation

Il a peur... Il la connaît cette peur, il sait qu'il doit la laisser entrer en lui parce qu'elle peut lui être utile. Elle lui donnera de l'instinct et de la vigueur. Elle lui rendra les sens plus alertes. Il est venu de loin pour cet instant.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Ecoutez nos défaites, p. 118

[ moteur ] [ crainte ] [ frousse ]

 

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lumière

Nous sommes nés du soleil, Elia. Sa chaleur, nous l'avons en nous. D'aussi loin que nos corps se souviennent, il était là, réchauffant nos peaux de nourrissons. Et nous ne cessons de le manger, de le croquer à pleines dents. Il est là, dans les fruits que nous mangeons. Les pêches. Les olives. Les oranges. C'est son parfum. Avec l'huile que nous buvons, il coule dans nos gorges. Il est en nous. Nous sommes les mangeurs de soleil.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Le soleil des Scorta, Actes Sud 2004, p.150

[ chair ]

 

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générations

Les olives sont éternelles. Une olive ne dure pas. Elle mûrit et se gâte. Mais les olives se succèdent les unes aux autres, de façon infinie et répétitive. Elles sont toutes différentes, mais leur longue chaîne n’a pas de fin. Elles ont la même forme, la même couleur, elles ont été mûries par le même soleil et on le même goût. Alors oui, les olives sont éternelles. Comme les hommes. Même succession infinie de vie et de mort. La longue chaîne des hommes ne se brise pas. Ce sera bientôt mon tour de disparaître. La vie s’achève. Mais tout continue pour d’autres que nous.

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Le Soleil des Scorta

[ espèces ] [ races ] [ morphiques ]

 

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fatalité

" Toi, oui. L'autre, pas. " Le Hasard a pris possession des rues. C'est lui qui décide. Il sourit parce qu'il sent que ce soir, il va se bâfrer. Et il joue. Avec malice. Déjoue toutes les prévisions, invente un circuit du meurtre qu'il modifie sans cesse. Une voiture devant celle des tueurs qui n'avance pas assez vite, les énerve et les fait tourner dans une rue plutôt qu'une autre. Un client qui quitte la terrasse trois secondes avant qu'ils n'arrivent. Un ami qui fait la fête avec d'autres mais se lève pour aller aux toilettes cherche des yeux - lorsqu'il revient - ceux avec qui il riait mais ne voit que des corps à terre. Un autre, à l'abri, à l'intérieur, qui aurait dû vivre mais sort fumer une cigarette et ne la finira pas. Le Hasard s'empare de nous, de tout, déchire des jeunes gens dans des flaques de sang et leur tord les traits. Il dévie nos chemins avec une joie féroce et donne à l'horreur le nom du destin.


Auteur: Gaudé Laurent

Info: Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé, pp 35-36

[ aléa ] [ infortune ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dévoilé

Bareïm se met à rire de sa propre remarque - ce qui fait bouger toute sa carcasse. C'est à ce moment-là qu'on entend la voix électronique de son Curasix monter de sa poche :

"IMC : 39,7...Artère bouchée à 67%. Pression sanguine saturée à + 16. Il vous reste six ans, huit mois et vingt-deux jours à vivre..."

Le géant fouille dans sa parka, un peu honteux, et éteint l'appareil.

"Putain...Il suffit que je rigole ou que je tousse pour que cette saloperie se déclenche..."

Sparak le regarde, un sourire un peu narquois sur ses lèvres. Ainsi donc le gros Baréïm a cédé à la mode de ce petit gadget inutile qui fait fureur. En récoltant quelques données, il annonce fièrement à son possesseur les heures de vie gagnées si celui-ci mange mieux, fait du sport, monte les escaliers à pied. Il n'aurait jamais pensé que Baréïm ait le souci de se ménager et cela le fait rire. Baréïm le voit et dit, comme pour répondre à la phrase que Sparak n'a pas prononcée :

"C'est ma femme..."

Auteur: Gaudé Laurent

Info: Chien 51

[ embarrassé ] [ justification ] [ découvert ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste