néolibéralisme
Dire que la technocratie spéculative actuelle ne s’appuie pas sur la terreur policière pour asseoir son pouvoir ne permet pas d’en conclure qu’elle ne se fonde sur aucune coercition. Celle-ci prend la forme d’une normalisation des comportements individuels pour obtenir de la performance, servir le projet économique et atteindre les objectifs prescrits.
Auteur:
Gomez Pierre-Yves
Années: 1960 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: docteur en gestion
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Interviewé par Thibault Isabel sur l'inactuelle.fr
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big brother
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standardisation
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bon sens
question : N’y a-t-il donc aucune issue ? Sommes-nous condamnés à accompagner le capitalisme spéculatif qui "liquide", comme vous le dites dans votre ouvrage, toutes ses oppositions ? Dans votre épilogue, vous suggérez malgré tout une solution…
réponse : Pas une solution, car il n’y a pas de "solution" aux questions que soulève le capitalisme spéculatif, et surtout pas de solutions économiques. Mais il y a une démarche possible. Celle que préconisait déjà Simone Weil dans des circonstances historiques à la fois différentes et comparables : s’enraciner dans la vie matérielle. Face aux fantasmes de l’avenir extraordinaire et des spéculations qu’il autorise, il s’agit de ne pas faire nôtre le récit fataliste que le capitalisme spéculatif produit sur lui-même en misant sur la résistance du réel tel que nous l’expérimentons.
Auteur:
Gomez Pierre-Yves
Années: 1960 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: docteur en gestion
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Interviewé par Thibault Isabel sur l'inactuelle.fr
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pragmatisme écologique
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libéralisme roi
Ce n’est pas un hasard si la pensée post-moderne s’est déployée, depuis les années 1980, très exactement en parallèle avec le capitalisme spéculatif et si elle fait figure aujourd’hui de "critique officielle" dans les départements universitaires de sciences sociales ou humaines. Les vrais dissidents, remarquez-le, ne passent jamais à la télé et n’ont pas de postes dans les universités. Quant aux idéologies qui s’affichent comme contestataires, tel le marxisme de jadis et ce qu’il en reste, ou tel encore le néo-conservatisme et l’écologisme, elles se heurtent à la puissante muraille que dresse devant elles l’esprit malin du capitalisme spéculatif : la dynamique radicalement progressiste qui l’anime. Car spéculer, c’est croire résolument en l’avenir, c’est être optimiste quant aux moyens que nous trouverons pour résoudre les problèmes du moment, c’est parier sur un futur meilleur et y investir dès aujourd’hui, c’est croire que l’homme lui-même peut être amélioré, augmenté.
- Quelle idéologie peut faire le poids et promettre un avenir radieux face à cette déferlante "progressiste" ?
Aucune, et c’est pourquoi soit elles sont absorbées par le capitalisme spéculatif dont elles deviennent un relais de croyance – comme l’écologie devenue l’"économie verte" par exemple –, soit elles sont soupçonnées de tourner le dos au "progrès" – comme le néo-conservatisme –, et elles deviennent son ennemi-repoussoir le plus efficace.
Auteur:
Gomez Pierre-Yves
Années: 1960 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: docteur en gestion
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Interviewé par Thibault Isabel sur l'inactuelle.fr
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récupération capitalistique
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