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écriture

La vraie littérature a son propre calendrier, sa propre liberté qui n'a rien à voir avec la liberté extérieure.

Auteur: Kadaré Ismaïl

Info: journal Libération 25 Octobre 1999

 

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décor

Je m'attarde parfois à écouter le mugissement du vent qui étouffe le grondement du bief et j'ai alors l'impression que le vent hurle sur le monde entier.

Auteur: Kadaré Ismaïl

Info: Le général de l'armée morte, 1963

[ sonore ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

finances

Cet ordre à vous, de banques, d'intérêts, qui devait soit-disant faire progresser le monde d'un millénaire, est baigné de sang à ses fondements tout comme l'ordre barbare d'antan, comme l'ordre esclavagiste, comme l'ordre actuel des princes et des seigneurs, à cette différence près que ce sang coule dans des comptes, dans des chiffres. Tu m'entends, dans des chiffres ! Vos comptes sont des plaies terribles en regard desquelles les entailles causées par les lances et les haches font figure d'écorchures d'enfants. Malheureux est le monde qui vous a engendrés !

Auteur: Kadaré Ismaïl

Info:

[ haine ]

 

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cadavre

Pendant ses heures de service, lorsqu'il se lassait de contempler le café de loin, Abdullah tournait ses regards vers les lances des deux sentinelles qui montaient la garde jour et nuit devant la niche. Mais c'était un spectacle fort monotone, et il n'y accordait d'attention qu'aux moments où la place était déserte. En revanche, lorsque celle-ci se remplissait de monde, il trouvait intéressant de suivre des yeux le mouvement des prunelles des badauds ou des touristes confrontés pour la première fois avec la tête. Il savait bien que la vision d'une tête tranchée n'était pas un spectacle habituel pour personne, et pourtant, lui semblait-il, la terreur et l'émoi qui se lisaient sur les visages des spectateurs dépassaient les limites de l'imaginable. Il avait le sentiment que ce qui les impressionnait le plus, c'étaient les yeux et cela non pas tant parce que c'était des yeux de mort, mais parce que comme tout le monde, ils avaient l'habitude de ne voir les yeux d'un homme que comme une partie de son corps. Et c'était peut-être précisément cette absence de corps, se disait Abdullah, qui faisait paraître les yeux de la tête tranchée plus grands et plus importants qu'ils ne l'étaient en réalité.

Auteur: Kadaré Ismaïl

Info: La niche de la honte

[ physionomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel