compromission
il n’y a que de très rares chercheurs sans aucun lien d’intérêt. Et l’impact est double : si la carotte fait avancer l’âne, le financement privé fait avancer le chercheur, dans la direction du financeur. L’agenda de recherche est donc déplacé du non lucratif au lucratif, des sujets peu rentables aux sujets rentables.
Auteur:
Monvoisin Richard
Années: 1976 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: ingénieur, chercheur, universitaire, vulgarisateur, docteur en didactique des sciences, zététicien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Donne-nous aujourd'hui notre soin covidien, 2020
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big pharma
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validation subjective
Sur un phénomène qui a une probabilité très faible de se produire dans un temps donné, nous nous concentrons sur les rares cas qui fonctionnent en effaçant les nombreux échecs. Nous créons alors une solide illusion d’efficacité appelée "le biais du survivant".
Dans nos esprits, le fait d'écrémer les rares cas qui "marchent" en effaçant les cas nombreux qui échouent s’appelle le "biais du survivant".
La facilité de la disponibilité
Ce biais du survivant est de la même famille que l’effet Barnum expliqué dans l’épisode précédent. Il s’agit d’une forme de biais de sélection, qui nous fait préférer les événements confirmant nos attentes et nos croyances, aux événements qui les réfutent. En quelque sorte, ce biais nous cache les preuves silencieuses des événements qui ne valident pas l’hypothèse que l'on s'est fixée au départ.
Que se passe-t-il exactement dans notre cerveau ? Ce n’est pas encore très clair : il semble qu’il y ait un mélange entre des mécanismes "chauds", motivés par nos croyances et nos attentes, comme dans l’effet Barnum ; et des mécanismes dits "froids", cognitifs, qu’il est difficile de maîtriser, un peu comme des inclinaisons mentales, des pentes cérébrales douces.
L’une de ces pentes porte le nom barbare "d’heuristique de disponibilité" : nous aurions tendance à prendre les idées, les infos, les preuves les plus disponibles, à moindre coût, moindre effort. Comme certains le disent, "la motivation crée le biais", et les facteurs cognitifs amplifient l’effet. Autrement dit, par "facilité", le cerveau ne retient pas l’immense majorité des cas qui ont échoué, et donc 100 % des cas dont on se rappelle sont des cas qui valident la prétention de départ.
Nous sommes plus friands de raconter les cas qui ont marché avec un rebouteux par exemple ; alors que les histoires d’échec de soin de rebouteux sont, elles, bien plus nombreuses. En somme, le biais du survivant est une sorte d’illusion cognitive qui vient flatter nos intuitions.
Auteur:
Monvoisin Richard
Années: 1976 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: ingénieur, chercheur, universitaire, vulgarisateur, docteur en didactique des sciences, zététicien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/votre-cerveau/le-biais-du-survivant-5761547
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ratification cognitive
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