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femmes-hommes

- Vous êtes libre ce soir
- Oui, mais permettez-moi de le rester.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Comment supporter sa liberté, p.62, Rivages poche, n°297

[ répartie ] [ râteau ]

 

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correspondance

Le voyage fait de chacun un écrivain : au revoir, je vous écrirai, je vous décrirai ce qui nous sépare.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Comment supporter sa liberté, p.107, Rivages poche, n°297

[ lettre ] [ dépaysement ] [ périple ]

 

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paresse

La mauvaise volonté est une stratégie dont la sagesse a fait ses preuves. Economique, elle exige un minimum d'investissements et se révèle redoutable pour les nerfs de l'adversaire.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Comment supporter sa liberté, p.34, Rivages poche, n°297

 

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femmes-hommes

Un homme qui ne veut pas d'enfant dit non à l'autre, à l'aimée soudain changée en un adversaire dont la beauté et les larmes risquent de le faire céder - une femme qui ne veut pas d'enfant dit non pour elle-même, et son refus, bien que souvent inaudible ou non articulé, est sans appel. Ce n'est qu'une ellipse. Une touche décisive de négativité dans le dessein d'une vie. Un hommage à l'esprit de rupture.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Comment supporter sa liberté, p.87, Rivages poche, n°297

[ comparés ] [ nullipare ] [ femmes-par-femme ]

 

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papa

Je suis née d'impulsions sportives et de la convoitise de corps parfaits. Je suis née de parents qui s'étaient rencontrés à quinze ans et que la séparation de la guerre n'a pas fait mûrir à la même vitesse. Ou plutôt lui seul a vieilli. Quand, un soir de janvier 1945, il attendait Jackie sur le quai de la gare de Perrache, dans les gravats recouverts de neige, sous l'arche fendue et la grande horloge désaxée, il ne se rappelait plus l'adolescent qu'il avait été, tandis que la gamine pétulante, en bottines rouges à semelles de bois et chaussettes de laine qui lui sautait au cou, n'avait guère changé.

Auteur: Thomas Chantal

Info: Souvenirs de la marée basse

[ maman ] [ décalage ]

 

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infobésité

Pléthore médiatique : Une des premières difficultés, devant la situation d'abondance [de l'offre culturelle] où nous nous trouvons, c'est de ne pas se laisser submerger, de ne pas se laisser guider par des pressions extérieures subtiles et séduisantes, mais de se mettre à l'écoute de soi. Sans narcissisme, sans complaisance. Juste décider de ce qu'on va faire en fonction de notre curiosité, d'un élan qui nous est propre, de notre inquiétude, aussi. Il faut assumer notre goût, même s'il est fragile.

Notre époque se complaît à croire que tout ce qui est de l'ordre du plaisir vient tout seul, alors que le travail, l'effort, sont toujours pénibles. Comme s'il fallait encore attendre la fin du cours ennuyeux pour jouir de la récréation. Ce sont des idées d'enfants! Il y a ainsi une insistance publicitaire sur des lieux de vacances très éloignés, exotiques, comme si le quotidien était si pénible que, pour rompre avec lui, il faille absolument aller le plus loin possible. En réalité, passer du travail au loisir, trouver le plaisir dans l'effort, c'est une question de bonne distance et de souplesse affective et intellectuelle. Je ne pense pas du tout que ça ne touche qu'une élite. Chacun peut voir autour de lui des gens heureux qui vivent ainsi. Il s'agit juste d'être capable d'avoir un rapport vrai avec soi-même, qui s'acquiert en laissant advenir les choses sans précipitation, en se tenant à l'écoute de ses curiosités.

Il faut défendre ses espaces clandestins. Beaucoup de luttes, de guérillas commencent comme ça. On nous offre un certain nombre de loisirs, une certaine vision de la consommation culturelle, on n'est pas obligé de jouer le jeu, d'être là où on nous attend. On peut profiter des vacances pour se reconstituer un univers à soi, se demander: qu'est-ce qui me plaît? Certainement pas un circuit balisé. (...) Une vraie rencontre avec l'art se fait à l'intersection de deux solitudes.

Auteur: Thomas Chantal

Info: à Télérama, 2 septembre 1998

[ abrutissement ]

 

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