symbole
Du "quatre de chiffre" composant des centaines de marques personnelles et professionnelles produits essentiellement entre le XVe et le XIXe siècle, on ignore le véritable nom originel, si même il en eût un : "quatre de commerce", "marque d’honneur", "quatre barré", "quatre des marchands", "monogramme des tapissiers", "Steinmetz Zeichen" ("signe de tailleur de pierre"), ou encore "croix barrée" constituent autant d’appellations souvent imposées de l’extérieur à un objet qui présente le paradoxe d’une très large diffusion dans des milieux professionnels variés en même temps que d’une opacité sémantique qui a motivé des recherches multiples.
Auteur:
Viride Jean
Années: 19??
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: historien et anthropologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Harmoniques du "quatre de chiffre" dans Liber n°26 printemps 2021
[
variantes
]
[
mystère
]
[
historique
]
mathématiques
La valeur trinitaire du triangle rectangle de Pythagore pouvait trouver une préfiguration dans sa probable source égyptienne, où il était dénommé "triangle isiaque" et pensé comme l’image la plus exacte de la nature de l’univers. Significativement, ses trois côtés étaient respectivement associés à Osiris (3), Isis (4) et Horus (5), marquant l’hypoténuse, produit de l’union des deux précédents. Cette géométrie théologique trouvera une correspondance dès le haut Moyen Age chrétien à travers l’assimilation de l’hypoténuse au Saint-Esprit, médiateur entre le Père et le Fils, avant de nets prolongements à la Renaissance. Ainsi, Guillaume Postel identifiait les côtés de valeurs 3, 4, 5 du triangle pythagoricien aux trois personnes de la Trinité, insistant sur le 4, assimilé au Christ. Poursuivant la méditation égypto-grecque qui posait ce triangle comme une figure clé de la nature de l’univers, il rappelait également que 3, 4 et 5 constituaient les nombres-racines des cinq solides géométriques platoniciens, archétypes "élémentaires" du monde manifesté. Dès l’Antiquité, cette dimension trinitaire et génésique put se doubler d’une perspective cyclologique voire eschatologique : dans son De Vita Contemplativa, Philon d’Alexandrie avait déjà montré que l’addition des nombres 3, 4, 5 élevés au carré donnait 50, nombre "jubilaire" marquant symboliquement dans le judaïsme le renouvellement des temps et la "remise des dettes". Agrippa rapportera pour sa part la suite 3-4-5 au nombre de lettres des trois noms divins qui rythment le progrès de la révélation divine, non sans écho à la doctrine joachimite des trois âges : le 3, associé à Shaddaï et au "temps de la nature", le 4 au Tétragramme et au "temps de la loi", enfin le 5 à Jésus, tel que noté dans la Kabbale chrétienne, instaurant le "temps de la grâce" (Agrippa, livre II, chap. 8).
Auteur:
Viride Jean
Années: 19??
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: historien et anthropologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Harmoniques du "quatre de chiffre" dans Liber n°26 printemps 2021, pages 75-76
[
symbole
]
[
mythologie
]
[
historique
]