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castes

Nous sommes au XXIe siècle. En Inde, lorsque vous rencontrez quelqu’un, à l’instant même où vous vous présentez, votre nom de famille révèle immédiatement la caste à laquelle vous appartenez. Consciemment ou non, qu’ils se trouvent chez eux ou qu’ils résident à l’étranger, quand on en vient aux castes, les Indiens ont toujours une réaction primaire. Au cours des années, le système s’est sophistiqué. Aujourd’hui, toujours enraciné dans les mentalités, il a pris une forme subtile, peut-être plus pernicieuse encore.

Auteur: Narendra Jadhav

Info: Intouchable : Une famille de parias dans l'Inde contemporaine

[ racisme social ]

 

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castes

Oui, le 26 janvier 1950, l’intouchabilité a été abolie par la Constitution, quand l’Inde est devenue une république. Et Dieu merci, aujourd’hui, on n’exige plus des intouchables qu’ils portent des pots d’argile autour du cou pour que leurs crachats ne polluent pas la terre. À la différence de leurs ancêtres qui ont dû le faire des centaines d’années durant, aujourd’hui ils ne sont plus forcés de balayer derrière eux pour effacer les traces de leurs pas, comme on l’a dit dans le récit. Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. La discrimination a peut-être changé de forme, mais certainement pas de substance.

Auteur: Narendra Jadhav

Info: Intouchable : Une famille de parias dans l'Inde contemporaine

[ racisme social ]

 

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castes

Avant l’avènement de la société de classes au XIXe siècle, le monde social semblait ordonné telle une "grande chaîne des êtres", au sein de laquelle chaque personne pouvait trouver sa place sur un continuum allant de la plus insignifiante créature jusqu’à Dieu lui-même. Cette scala naturæ légitimait l’ordre social et politique. Le système hiérarchique s’affirmait ainsi comme naturel et de toute éternité. La supériorité de la noblesse sur la roture se lisait dans le fait que les premiers étaient, sur l’échelle céleste, plus près de Dieu que les seconds. Les rangs avaient été ordonnés par la divine Providence. Sortir de la place que nous avait octroyée la création, c’était donc s’opposer à la volonté divine. Chaque être se devait d’évoluer dans un monde d’objets et de manières propres à son rang. Ainsi, des lois somptuaires signifiaient le code de consommation imposé à chaque catégorie sociale. À chaque ordre, son costume, sa demeure et sa nourriture. Consommer au-dessus de son rang, c’était se rebeller contre l’ordre naturel et commettre un péché. Le luxe affiché par la noblesse et les monarques offrait "bien moins l’expression d’une jouissance personnelle que l’accomplissement d’un devoir d’être"*. Pour s’élever, le bourgeois, après avoir accumulé une fortune suffisante, devait s’anoblir et transmuter ainsi une "quantité d’avoir en qualité d’être". 

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020, *citation de Philippe Perrot, Le Luxe, p. 46.

[ histoire ] [ strates sociétales ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson