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chiffres

Attentivement je vous fixe, ô nombres !

Vous me paraissez habillés comme des bêtes dans leurs peaux,

De la main appuyés sur des chênes déracinés.

Vous faites don de l'unité entre le lent serpentement

De l'échine de l'univers et la danse de la libellule,

Vous permettez de compter les siècles comme les dents d'un rire bref.

À présent mes prunelles s'ouvrent fatidiquement

Pour savoir ce que Moi sera quand son dividende est  l'unité.

Auteur: Khlebnikov Velimir

Info: Zanguezi: Et autres poèmes, LES NOMBRES p. 97, 1912

[ poème ]

 

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chiffres

- Les nombres existaient déjà avant l'apparition de l'homme, que dis-je, avant celle du monde. [...]
- Aah, vraiment ? Je pensais que c'étaient les hommes qui avaient découvert les chiffres.
- Non, c'est faux. Si c'étaient eux personne ne ferait autant d'efforts et on n'aurait pas besoin des mathématiciens. Personne n'a été témoin de leur processus d'apparition. Quand on les a remarqués, ils étaient déjà là.
- C'est pour ça que les gens intelligents se creusent la tête afin d'élucider leur mécanisme ?
- Nous les humains, nous sommes bien trop stupides pour avoir créé les nombres.

Auteur: Ogawa Yôko

Info: La Formule préférée du professeur

[ mathématiques ] [ question ]

 

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chiffres

... l'analyse que nous faisons aujourd'hui des symboles médiévaux est souvent anachronique parce que trop mécanique, trop rationnelle. Les nombres en constituent le meilleur exemple. Au Moyen-Age, ils expriment autant des qualités que des quantités et ne doivent pas toujours être interprétés en terme arithmétiques ou comptables, mais en termes symboliques. Trois, quatre ou sept, par exemple, sont des nombres symboliquement primordiaux qui signifient toujours plus que les seules quantités de trois, de quatre ou de sept. Douze ne représente pas seulement une douzaine d'unités mais aussi l'idée d'une totalité, d'un ensemble complet et parfait ; de ce fait, onze est insuffisant et treize excessif, imparfait et néfaste. Quant à quarante, si récurent en tous domaines, il ne doit nullement se comprendre comme un nombre précis mais comme l'expression générique d'un grand nombre, un peu comme nous employons aujourd'hui cent ou mille. Sa valeur n'est pas quantitative, mais qualitative et suggestive. Elle s'adresse plus à l'imagination qu'à la raison.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 27-28

[ historique ]

 

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