différence sexuelle
Mais il se trouve que, quand les garçons et les filles sont ensemble, eux-mêmes veulent se distinguer l’un de l’autre, se différencier. Nous n’y pouvons rien. C’est comme cela lorsque les enfants sont petits. Ils aiment se différencier les uns des autres si bien que, généralement, les garçons sont plus épris de jeux de moteurs et les filles de jeux conservateurs. Cela fait partie du génie naturel de chaque sexe. A partir de l’âge de trois ou quatre ans, les enfants aiment surtout jouer avec et comme ceux qu’ils aiment : s’il y a un enfant dominant, qu’il soit fille ou garçon, qui choisit les jeux, eh bien, l’autre y jouera, parce qu’il aime sa compagnie. N’empêche que si les garçons jouent avec des poupées, ils y jouent autrement que les filles, et les filles avec des autos autrement que les garçons.
Auteur:
Dolto Françoise
Années: 1908 - 1988
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: psychologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 136
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naturelle
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femmes-hommes
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genres
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différence sexuelle
Avec le développement autocratique de la science absolue, la question féministe ne se posa même plus. La vie se prolongea indéfiniment par le remplacement progressif des différentes parties du corps. Les hommes ne mouraient plus, un peu comme autrefois du reste, que s’ils le voulaient bien, et les maladies étaient désormais inconnues.
On avait développé, en effet, d’une façon particulière, ce sens très ancien que l’on appelait jadis l’instinct chez les animaux, l’instinct de la conservation physique chez l’homme et qui n’est autre chose qu’une vue intérieure que nous avons des différents phénomènes qui se passent dans notre corps, une prescience certaine des dangers que peuvent lui faire courir tels ou tels germes étrangers.
Lorsque cette vue intérieure fut développée au plus haut point, comme il convenait, les maladies les plus graves furent arrêtées dès leur début. Pour la première fois, lorsqu’il n’y eut plus de médecins, la médecine fut autre chose que du charlatanisme et l’on n’eut plus recours aux vagues indications d’un empirisme inconscient, comme on l’avait fait jadis.
Tout naturellement la question de reproduction de l’espèce devint également sans intérêt. Les femmes ne se distinguant plus des hommes par leurs travaux et leurs occupations, elles ne s’en distinguèrent même plus bientôt par le costume. Elles furent les androgynes primitifs décrits par les religions antiques.
C’est assez dire que l’idée même de la maternité leur devint absolument étrangère.
Au surplus, grâce à des mesures énergiques prises dès le moment de la naissance par les savants du Grand Laboratoire Central, tout ce qui faisait jadis la préoccupation principale et la joie de l’humanité, devint une chose définitivement inconnue et profondément méprisée par des êtres scientifiques qui ne pouvaient connaître par eux-mêmes ce dont on leur parlait et qui considéraient l’amour comme un souvenir historique, comme une déchéance animale intéressant uniquement l’histoire naturelle et ne relevant que des simples recherches anatomiques.
Auteur:
Pawlowski Gaston de
Années: 1874 - 1933
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 228-230
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discours scientifique
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indifférenciation
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