ondulations concentriques
L’idée du roman Ceux qui ne meurent pas m’est venue par exemple, pendant une tournée littéraire à travers l’Amérique. Je ne me souviens plus dans quelle ville, mais je garde encore à l’esprit la scène avec cet homme qui jette des cailloux à son chien dans l’eau. Le pauvre chien cherche ce que lui jette son maître pour rapporter, mais il ne trouve rien, car les cailloux tombent au fond de l’eau. Les passants rient et crient " how awsome! " (c’est terrifiant !), quel risible mauvais tour, tandis que le chien tourne, tout tremblant, dans l’eau. Je suis si remontée, contre moi-même surtout, pour ne pas être intervenue que dans mes fantasmes je pousse l’homme dans l’eau. Je récupère donc mon geste salutaire grâce à la littérature en jetant au chien, par-dessus la tête du maître, un bâton à l’eau. Cette scène correspond à l’épigraphe du roman, extrait du roman Dracula, de Bram Stocker où il est question du Mal qui à l’instar d’une pierre jetée à l’eau provoque des cercles de plus en plus larges. C’est ainsi que j’en suis arrivée à écrire un roman sur les vampires de notre société, sur l’indignation, sur le ton de revanche qui gagne actuellement de plus en plus de terrain et sur comment c’est de ne plus se voir dans le miroir, mais d’y voir uniquement les torts des autres.
Auteur:
Grigorcea Dana
Années: 1979 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: philologue, linguiste et écrivaine
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
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vice
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cruauté gratuite
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inégalités
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déresponsabilisation
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écriture
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