popularisation
Ce que les rebelles contreculturels appellent la "récupération" est en fait la croissance de leurs mouvements, c’est-à-dire leur passage d’un marché de niche, obscur et souterrain – underground – à un marché mainstream, clairement identifié dans l’imaginaire collectif. Ce que l’on appelle "récupération" est en fait le mouvement normal du développement économique, tant du point de vue de l’échange que du signe. C’est la courbe banale de la croissance d’un marché. Le véritable problème est que, en se développant, en se répandant dans l’espace public, une culture rebelle se retrouve adoptée par une masse croissante d’individus et perd de fait ses vertus différenciatrices. Les profits symboliques à consommer les objets-signes du mouvement décroissent à mesure que ceux-ci se "vulgarisent". Les critiques de la "récupération" rappellent ainsi les collectionneurs bourgeois [...] qui s’énervaient de voir la petite bourgeoisie inculte adopter leurs pratiques et se retrouvaient dans l’obligation de se resingulariser par d’autres moyens.
Auteur:
Galluzzo Anthony
Années: 198? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: maître de conférences, historien de la consommation et du marketing
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020
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dénigrement
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logique marchande
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banalisation
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