spectateur
Mon oncle disait que lorsque les poux se chamaillent, les chauves rigolent.
Auteur:
Karnauch Rémi
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: auteur de SF, poète et parolier
Continent – Pays: Europe France
Info:
Le fort intérieur, p 140
[
sans danger
]
[
sécurité
]
spectateur
Qu'il est doux quand les vents lèvent la mer immense,
D'assister du rivage au combat des marins !
Non que l'on jouisse alors des souffrances d'autrui,
Mais parce qu'il nous plaît de voir qu'on y échappe.
Auteur:
Lucrèce Titus Lucretius Carus
Années: -0098 -0055 av. J.-C.
Epoque – Courant religieux: Empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe poète
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
De rerum natura - suave mari magno
[
sans danger
]
[
schadenfreude
]
spectateur
En observant les autres dans la douce torpeur provoquée par le whisky, je réalisais à quel point mon attachement à la vie était faible. Je n’étais pas impliqué, même en tant que simple observateur, et encore moins en tant que pèlerin. Disons que je n’étais ni dans les tribunes pour voir le match, ni sur le terrain pour jouer. J’étais plutôt dans les sous-sols, observant avec indifférence la structure de base tout entière.
Auteur:
Harrison Jim
Années: 1937 - 2016
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Un bon jour pour mourir
[
lassitude
]
[
à-côté
]
[
distanciation
]
spectateur
Vers neuf heures, lorsque je me réveillai, c’était une orgie : les marchés sont les orgies des heures matinales, et la faim, comme aurait dit Jean Paul, sonne l’ouverture du jour, comme l’amour la finale. Les pièces de monnaie firent leur entrée sur un rythme syncopé et, lentement, se pressèrent et se bousculèrent des filles avec des filets rebondis qui de tous côtés invitaient à profiter de leurs rondeurs. Mais à peine étais-je descendu tout habillé sur la place, au moment où je voulais aller sur scène, que l’éclat et la fraîcheur du spectacle avaient disparu. Je compris que tous les dons du matin, comme le lever du soleil, doivent être reçus sur des hauteurs. Et ce qui illuminait, il y a un instant encore les dés frêles du pavé, n’était-ce pas une aurore mercantile ? Elle était maintenant ensevelie sous les papiers et les ordures. Au lieu de la danse et de la musique, il n’y avait plus que l’échange et le trafic. Rien ne peut être aussi irrévocablement perdu qu’un matin.
Auteur:
Benjamin Walter
Années: 1892 - 1940
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Dans "Weimar" in Images de pensée, pages 89-90
[
décalage
]
[
animation
]
spectateur
On m’entoure, on me questionne,
Des gens que je croise à la promenade, qui veulent connaître l’influence de ma petite enfance sur ma vie, ou bien du quartier, de la ville, de la nation que j’habite,
Mes dernières rencontres, découvertes, inventions, fréquentations, auteurs jeunes ou vieux,
Ce que je mange au dîner, ma façon de me vêtir, mes amis, mers opinions, mes préférences, mes frais,
L’indifférence réelle ou imaginaire d’un tel ou d’une telle de mes amis à mon égard,
La maladie d’un de mes proches ou de moi-même, un malheur, une perte, un manque d’argent, une dépression, un enthousiasme,
Les affres d’une querelle fratricide, l’exagération d’une rumeur, l’ironie des évènements ;
Toutes ces questions m’assaillent nuit et jour puis s’en vont comme elles viennent,
Mais cela n’est pas moi, le Moi réel.
Celui que je suis est toujours à l’écart de la mêlée,
Regarde d’un air amusé, éprouve de la connivence, de la compassion, ne fait rien, se solidarise,
Méprise de toute sa hauteur, se raidit, s’accoude sur le premier support ferme venu,
Tourne son profil de trois quarts, curieux de voir la suite,
A la fois dans le jeu et hors du jeu, simultanément, qu’il contemple avec stupeur.
Du fond du passé me reviennent mes laborieux efforts pour sortir du brouillard à l’aide des sophistes et des linguistes,
Je ne critique ni ne moque personne, je suis un témoin impassible.
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de moi-même, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 67-68
[
distanciation
]
[
persona
]