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temps suspendu

Dans ce climat, dans le ciel, si on peut dire, de cette relation sans faille, entre tous et chacun, plus délicieuse paraît, en sa tendre chair blanche, la baudroie. Plus proche de vous et rayonnante et gaie, innocente même, la chère mayonnaise, remontée de notre enfance. Et ce vin blanc, qu'on a versé délicatement, brille lui aussi, dans les verres, d'un éclat particulier. Alors, tout en mangeant avec un très grand plaisir — un plaisir tout intérieur, infiniment subtil —, on mâche avec lenteur et retenue. Comme pour ne pas déranger l'ordre du silence qui se fait par moments. Ne pas perturber cette grâce, comment dire autrement, qui est venue, non s'installer — une grâce jamais ne s'installe — mais vous visite. Une présence. Qui, l'instant d'après, peut s'évanouir.

Auteur: Haldas Georges

Info: Le repas du soir

[ instant de grâce ] [ souper ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps suspendu

Mon mari conduisait. A notre droite, il y avait un ravin. Un camion s'apprêtait à nous croiser. Tout d'un coup, une voiture a entrepris de le doubler et a foncé sur nous à grande vitesse. J'ai pensé : "la mort". Je suis montée immédiatement au-dessus de mon corps. Je voyais au-dessous de moi les véhicules qui se faisaient face. Ils roulaient infiniment lentement. Le temps s'était presque arrêté. Je constatais que l'accident était inévitable, j'apercevais mon corps à l'intérieur de la voiture. Ce qui allait lui arriver m'indifférait totalement. Je voyais mon mari au volant. Je savais que ses efforts seraient vains. Je me retournai. En face de moi se tenait, immobile et silencieux, un Etre immense, comme un Ange. Son visage était lumineux, mais dans l'ombre. Il émanait de lui une puissance, une sagesse, un amour au-delà de tout ce que l'on peut imaginer. Il venait me chercher. Ma joie était indescriptible, autant que mon impatience à le suivre. (...)

Mon guide me confirma que c'était le moment. Pourtant, tout d'un coup, je réalisai qu'il paraissait surpris et qu'il hésitait. Il restait silencieux et immobile. Il attendait quelque chose. Mais quoi ? Il me laissait du temps et je voyais les véhicules en bas qui se rapprochaient encore. Je savais que je disposais d'un délai pour trouver quelque chose. Il ne m'aiderait pas. C'est comme si je souffrais d'amnésie. Tout à coup, je vis ma fille, loin là-bas, dans sa chambre en train de dormir, ma mère à ses côtés. J'éprouvai une immense peine. Je me suis mise à genoux devant l'être et lui dis : "Je sais que ce que tu fais est juste, mais ma fille, une épreuve si terrible, perdre ses deux parents à la fois, est-ce juste ? Fais que mon mari au moins ne meure pas." Alors je vis son visage et entendis sa voix. Il me repoussa sur Terre en disant : "'Puisque tu ne demandes rien pour toi, retourne, ce n'est pas l'heure." Je vis qu'il était joyeux de la manière dont j'avais réagi et qu'il m'avait éprouvée. Son visage était plus lumineux que le soleil et sa voix, une vibration énorme. Je retombai à ma place dans l'auto, et vis les phares s'écarter. Mon mari et moi sommes restés longtemps au bord de la route. Il avait conscience que nous aurions dû mourir.


Auteur: Jovanovic Pierre

Info: Enquête sur l'existence des anges gardiens

[ bullet time ] [ ultra-ralenti ] [ seuil ] [ choix ]

 

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