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psychose

Les processus qui constituent la maladie mentale schizophrénique sont ceux de la première maturation infantile, mais à l’envers.

Auteur: Winnicott Donald W. Woods

Info: Processus de maturation chez l'enfant

[ schizonévrose ] [ mécanisme ] [ séparation ] [ désamour ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désespoir

je pense du mal.

je n'aime personne,

je ne vous ai jamais aimés, c'était des mensonges,

je n'aime personne et je suis solitaire,

et solitaire, je ne risque rien,

je décide de tout,

la Mort aussi, elle est ma décision

et mourir vous abîme et c'est vous abîmer que je veux.

Auteur: Lagarce Jean-Luc

Info: Juste la fin du monde. In : Les solitaires intempestifs (30/11/-1)

[ asociabilité ] [ colère ] [ désamour ] [ vengeance ] [ haine ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sécurité

Venue d’Allemagne, où elle s’est fait connaître vers la fin des années soixante-dix sous le nom de vorsorgeprinzip, cette "exigence de prudence préventive" comporte l’inestimable avantage, en ces temps d’effondrement de la raison discriminante, de procéder d’un si rayonnant irrationalisme que celui-ci se trouve aussitôt au diapason de la folie qui l’environne. Considéré au pied de la lettre, le principe de précaution n’implique pas seulement que l’on écarte de quelconques risques jugés possibles ou que l’on répare les dommages lorsqu’une catastrophe est arrivée, mais d’abord que l’on travaille à empêcher toute possibilité de risque, même lorsqu’il n’existe aucune preuve "scientifique" de lien causal entre telle source supposée de risque et tel dommage éventuel. [...]

De ce point de vue, le principe de précaution ne relève même plus de cette ère du soupçon qui aura défini la dernière période historique. Il serait plutôt l’indice d’un nouvel âge de la foi. Mais il s’agit d’une foi dans des dieux que personne encore n’avait réellement priés, en tout cas sous de tels noms : Prudence, Prévoyance ou Circonspection.

[...] Les masses du néo-monde, qui disent tout aimer de ce monde, sont également polyphobes de ce même monde dont elles désapprouvent tout sans clairement le savoir. De sorte qu’au moment même où de nouvelles phobies particulières sont inventées quotidiennement par les petits flics de la vie moderne, et que l’on se donne les moyens de les traquer, de les pénaliser, de les piloriser, c’est une phobie totale qui se développe, et aucune des phobies partielles récemment inventées ne fait le poids devant elle. Mais cette polyphobie ne se montre jamais que sous les apparences de l’ "irrationnel" ou de "paniques" disproportionnées, et ainsi n’est-elle pas encore vue comme phobie furieuse.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1617-1618

[ historique ] [ définie ] [ contradiction ] [ rejet de greffe ] [ désamour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

Une noble coupable en peignoir de soie blanche s'avança, douce prêtresse, dit qu'elle regrettait d'avoir perdu d'avoir manqué de maîtrise, de s'être affolée.

-C'est moi qui ai eu tort, dit-il. Je n'aurais pas dû venir si tard. Pardonne-moi, chérie.

Chez elle, devant son lit, il la trouva si touchante de repentir qu'il la serra contre lui. Sentant la fermeté des seins, il lui murmura à l'oreille. Entrée dans le lit. Elle ferma les yeux pour ne pas le voir qui ôtait son pyjama. Il souleva la couverture et s'étendit auprès d'elle, éternua deux fois. Ça y était, pensa-t-elle, c'était le chien. ldiote, idiote d'avoir eu pitié, idiote d'être allée demander pardon. Il fallait payer maintenant. En de telles circonstances, Adrien Deume passait sans transition de la continence à une avidité taurine et pressée. Mais il avait lu le Kâma Soutra quelques semaines auparavant, et il y avait appris l'utilité de certaines préparations. Il se mit donc sans autre à mordiller son épouse. Le pékinois maintenant, pensa- t-elle, et elle ne put s'empêcher de japper intérieurement. Elle s'en voulait du fou rire qu'elle maîtrisait tandis que le membre de section A mordillait studieusement, elle avait honte, mais elle continuait ses petits aboiements secrets, ouaou, ouaou. Après d'autres gracieusetés recommandées par le livre indien et exécutées avec application, ce qui devait avoir lieu eut lieu.

Etendu auprès d'elle et calmé, il lui disait des mots tendres, faisait de nobles commentaires, et elle se retenait de lancer des ruades. Non, non, c'était trop, c'était trop de faire l'idéaliste et le sentimental maintenant qu'il s'était servi d'elle, c'était trop de la payer en paroles poétiques et en sentiments élevés après l'avoir associée à cette bestialité. Ne pouvait-il pas cuver son viol en silence ?

Et puis il se tenait trop contre elle, il transpirait, il était collant, et chaque fois qu'elle s'écartait, il se rapprochait et de nouveau disait des joliesses, osait en dire le cannibale remueur de tout à l'heure ! 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 257-258

[ homme-par-femme ] [ relation déséquilibrée ] [ moment de déplaisir ] [ distanciation ] [ simulation ] [ post-coïtal ] [ dégoût ] [ ridicule ] [ désamour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillesse

Avec le faible sourire du malheur, elle considérait la valise qu'elle venait de remplir au hasard, comme en rêve, la même avec laquelle elle était partie le rejoindre à Paris, trois ans auparavant, au début de leur liaison, partie avec tant de joie. Allons, debout, fermer la valise maintenant. Elle n'y parvint pas, eut de petits sanglots impuissants de malade, s'assit sur la valise pour la boucler. Lorsqu'elle y réussit, elle n'eut pas la force de se lever, resta assise, mains pendantes. Apercevant une déchirure au bas gauche, elle haussa les épaules. Tant pis, pas le courage.

Devant cette vieille dans la glace, cette vieille Isolde qu'on avait voulu garder par pitié mais qu'on ne touchait plus, elle fit une grimace, déboutonna le haut de sa robe, tira sur le soutien-gorge dont les bretelles craquèrent. Eh oui, usés les pauvres. Elle se reput de leur relâchement, appuya les mains sur eux pour en accentuer la chute. Eh oui, moins fermes et c'était fini. Ils avaient baissé de trois ou quatre centimètres, fini, plus d'amour. Ramollis, plus d'amour. Elle ôta ses mains pour s'assurer de leur déchéance, remua son torse pour les voir s'en aller de part et d'autre, s'en amusa de désespoir. Tous les soirs pendant des années elle l'avait attendu, sans savoir s'il viendrait, tous les soirs habillée pour lui, sans savoir s'il viendrait, tous les soirs la villa impeccable pour lui, sans savoir s'il viendrait, tous les soirs à la fenêtre l'avoir attendu, sans savoir s'il viendrait. Et voilà, fini maintenant. Et pourquoi ? Parce que ces deux bourses en haut étaient moins enflées que celles de cette femme. Et lorsqu'il avait été malade, les nuits passées à le veiller, couchée par terre, sur le tapis, tout près du lit. Saurait-elle le soigner, l'autre ? Lui téléphoner, à cette femme, l'avertir de cette allergie au pyramidon et à l'antipyrin? Tant pis, qu'ils se débrouillent. Bien sûr, il avait de la tendresse pour elle, il faisait de son mieux les rares fois où il venait, il la complimentait de son élégance, s'intéressait à ses robes, lui parlait de ses beaux yeux. Toutes les vieilles avaient de beaux yeux, c'était leur spécialité. De temps à autre, des baisers sur la joue ou même sur l'épaule, à travers la robe. Une étoffe, ce n'était pas dégoûtant. Des baisers pour vieilles. Des caresses pour vieilles. En somme, elle le dégoûtait. Pauvre, si gêné lorsqu'il lui avait bien fallu avouer cette autre, si triste de lui faire mal. Triste, mais de vrais baisers le soir même, à l'autre.

De nouveau, devant la glace, elle remua ses seins. Hop à droite, hop à gauche ! Balancez-vous, vieillards ! Née trop tôt, voilà. Trop pressé, son père. Et puis les poches sous les yeux, la peau flasque sous le menton, les cheveux secs, la cellulite, et toutes les autres preuves de la bonté de Dieu. Elle reboutonna le haut de la robe, se rassit sur la valise, sourit à la fillette qu'elle avait été, sans cellulite, toute neuve, un peu peureuse, effrayée par une image d'un livre de prix, un nègre qui guettait derrière un arbre. Le soir, dans son petit lit, lorsqu’elle arrivait au nègre, elle fermait les yeux et tournait vite la page. Elle ne savait pas, la petite fille, ce qui l’attendait. En somme, ce qui lui arrivait maintenant avait existé d’avance, l’attendait dans le futur.

De ses deux mains en coupe, elle souleva ses seins. Voilà, ils étaient ainsi autrefois. Elle les laissa retomber, leur sourit. Les pauvres, murmura-t-elle. Le stylo qu'elle lui avait donné, il s'en servirait pour écrire à cette femme. Ariane mon unique. Bien sûr, son unique puisque glandes mammaires en bon état. Ton tour viendra, ma petite. Saleté de vieux corps, elle en était dégoutée aussi. Au cimetière, dans un trou, ce vieux dégoutant ! Sale vieille, dit-elle à la glace, pourquoi est-ce que tu es vieille, dis, sale vieille ? Tes cheveux teints ne trompent personne ! Elle se moucha, éprouva une sorte de satisfaction à se regarder dans la glace, déshonorée, assise sur une valise, en train de se moucher. Allons, se lever, faire des gestes de vie, téléphoner. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 524-526

[ départ ] [ enlaidissement ] [ indésirable ] [ dépréciation ] [ désamour ] [ rejetée ] [ rivalité féminine ] [ description physique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson