résistances psychologiques
Le refoulement, nous l’avons dit, émane du moi ; nous pourrions préciser : de l’estime que le moi a pour soi-même. Les mêmes impressions, vécus, impulsions, motions de désir que tel homme laisse agir en lui, ou du moins traite consciemment, sont refusés par tel autre avec une profonde indignation, ou étouffés avant même qu’il n’en ait pris conscience. Mais la différence entre les deux, qui recèle la condition du refoulement, peut facilement s’appréhender dans des expressions qui permettent une maîtrise par la théorie de la libido. Nous pouvons dire que l’un a créé en soi un idéal auquel se mesure son moi actuel tandis que l’autre ne dispose pas d’une telle formation. La formation d’idéal serait, de la part du moi, la condition du refoulement.
C’est à ce moi idéal que va désormais l’amour de soi dont le moi réel jouit dans l’enfance. Le narcissisme apparaît déplacé vers ce nouveau moi idéal qui se trouve, comme l’infantile, en possession de toutes les précieuses perfections. L’homme, ici, comme chaque fois dans le domaine de la libido, s’est avéré incapable de renoncer à la satisfaction dont il a déjà joui une fois. Il ne veut pas renoncer à la perfection narcissique de son enfance, et s’il n’a pas pu retenir celle-ci, étant perturbé par les avertissements reçus pendant sa période de développement et éveillé dans son jugement, il cherche à la regagner sous la forme nouvelle de l’idéal du moi. Ce qu’il projette devant soi comme son idéal est le succédané du narcissisme perdu de son enfance, au cours de laquelle il était son propre idéal.
Auteur:
Freud Sigmund
Années: 1856 - 1939
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - Autriche
Info:
Pour introduire le narcissisme (1914), trad. Olivier Mannoni
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attachement infantile
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degrés de conscientisation
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