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pouvoir sémantique

Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous le savons, et pourtant ils continuent de mentir.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info:

[ propagande ] [ itération pédagogique ] [ performativité ]

 

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convaincre

On ne persuade aux hommes que ce qu'ils veulent. Il ne s'agit donc pour les dissuader que de leur faire voir que ce qu'ils veulent en effet n'est pas ce qu'ils pensent vouloir.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets

[ manipuler ] [ performativité ]

 

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pragmatisme prosélyte

John Scheid, l'historien de l'Antiquité, a écrit un livre au titre signifiant : "Quand faire c'est croire". Il veut dire par là que pour manifester socialement l'identité du groupe religieux, le bien-faire est plus décisif que le bien-penser.

Auteur: Marguerat Daniel

Info: Paul de Tarse : L'enfant terrible du christianisme

[ performativité ] [ théorie-pratique ] [ bienfacture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aveuglement

Kant fut le premier à attirer l'attention sur le paradoxe de notre raisonnement concernant la morale: quand nous rencontrons quelqu'un de vraiment mauvais, nous ne pouvons éviter l'impression qu'en commettant des actes horribles, il ne fait que se conformer à la nécessité inscrite dans sa nature, qu'il n'est pas en son pouvoir d'agir différemment.

Le paradoxe réside en ceci: nonobstant cette impression (et en apparente contradiction avec elle) nous le tenons pour entièrement responsable de ses actes, comme si sa "nature mauvaise" elle-même était un accident de son "libre-arbitre"...

Cette "responsabilité inconsciente" fait déjà signe vers le sujet de l'inconscient, ce "je" qui "doit advenir" selon la formule énoncée par Freud: "Wo es war soll ich werden".

Pour que ce sujet "responsable" puisse advenir, il aura dû vaincre l'hypothèse que les mauvais coups du sort NE SONT PAS le résultat de la malchance ou de la malveillance de "l'autre", petit autre ou grand Autre...

L'inconscient est un savoir sans sujet, ce qui "arrive" au sujet résulte massivement d'un automatisme de répétition insensé, acéphale, venant du point précis où le sujet refuse de savoir, "ne veut rien en savoir", livré qu'il est à sa passion de l'ignorance, "ça sait rien et ça jouit"...

Nul n'échappe à cette passion de l'ignorance, raison pour laquelle, dans l'enseignement de Lacan, l'ignorance est l'une des trois passions du parlêtre (avec l'amour et la haine).

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: publication facebook du 18.03.2021

[ possession ] [ futur antérieur ] [ performativité ] [ triade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

création du monde

Pour les Aborigènes d’Australie, le monde physique est toujours en perpétuelle création, en mutation, et ce, à partir d’une dimension de conscience intemporelle qu’ils nomment "le temps du rêve", ou Alcheringa. Depuis de nombreuses années, je m’intéresse à ce dreamtime aborigène, car il me semble qu’il détient les clés de la compréhension du lien entre psyché et matière. Les mythes de création des Aborigènes nous parlent d’un lointain passé qu’il est d’ailleurs également possible de lier au futur. Les êtres du temps du rêve vivaient en dehors du temps et de l’espace dans une dimension spirituelle et psychique ; de cet univers de conscience, ils ont conçu la réalité par le biais de leurs intentions. Les Aranda du centre de l’Australie les appellent les êtres Numbakulla, terme signifiant "issus de rien", existant par soi-même. Il est dit de ces êtres fondateurs qu’ils avaient préalablement rêvé leur état et leur devenir. Comment ne pas voir ici la marque de la rétrocausalité ! De leur dimension de conscience atemporelle, les ancêtres fondateurs de toute vie sur Terre observaient le monde. Cependant, de ce point de vue extérieur au réel, l’espace et le temps avaient une tout autre apparence. Les mythes décrivent un monde mouvant, une Terre molle indifférenciée, un espace-temps flexible que seule la conscience de ces êtres était capable de modeler. Car c’est par le biais de leurs intentions de création que les héros originels du temps du rêve ont façonné l’espace. Cette période créative est décrite comme une expérience d’excitation dynamique, d’intentions liées à des mouvements et des déplacements.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: Dans "Se souvenir du futur", page 131

[ légende ] [ performativité ] [ moi supérieur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

Car si je vous ai aussi aujourd’hui beaucoup parlé de la métaphore, c’est sur le plan, une fois de plus, du repérage du mécanisme substitutif qui est un mécanisme à quatre termes […] et dont vous voyez quelquefois si singulièrement ce qui est l’opération - au moins dans la forme - l’opération essentielle de l’intelligence, c’est-à-dire formuler le corrélatif de l’établissement, avec un X, d’une proportion. Quand vous faites des tests d’intelligence, ce n’est pas autre chose que cela. Seulement ça ne suffit quand même pas à dire que l’homme se distingue des animaux par son intelligence d’une façon toute brute. Il se distingue peut-être de l’animal par son intelligence, mais peut-être dans ce fait - qu’il se distingue par son intelligence - l’introduction de formulations signifiantes y est-elle essentielle, primordiale. En d’autres termes d’ailleurs, pour mieux encore formuler les choses, pour mettre à sa place la question de la prétendue intelligence des hommes comme étant la source de sa "réalité plus X", il faudrait commencer à se demander : "intelligence de quoi ?". Qu’y a-t-il à comprendre ? Est-ce que - avec le réel - c’est tellement de comprendre qu’il s’agit ?

Si c’est purement et simplement d’un rapport au réel qu’il s’agit, notre discours doit arriver sûrement à le restituer dans son existence de réel, c’est-à-dire ne doit aboutir à proprement parler à rien. C’est ce que fait d’ailleurs en général le discours. Si nous aboutissons à autre chose, si on peut même parler d’une Histoire ayant une fin dans un certain savoir, c’est pour autant que le discours y a apporté une transformation essentielle.

C’est bien de cela qu’il s’agit, et peut-être tout simplement de ces quatre petits termes liés d’une certaine façon qui s’appellent rapports de proportion. Ces rapports de proportion, nous avons une fois de plus tendance à les entifier c’est-à-dire à croire que nous les prenons dans les objets. Mais où sont, dans les objets, ces rapports de proportion, si nous ne les introduisons pas à l’aide de nos petits signifiants ? 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ parlêtre ] [ différence ] [ caractéristique ] [ performativité rétroactive du signifiant ] [ inconscient ] [ savoir absolu ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révélation

On sait que [saint] Augustin est platonicien, on sait qu’il affirme même que les platoniciens ont connu toute la doctrine qu’expose le Prologue de S. Jean, hormis l’Incarnation du Verbe en Jésus-Christ. Mais on sait moins que S. Augustin a fréquenté des cercles platoniciens, dont nous pensons qu’ils étaient une émanation directe du centre spirituel de l’Académie, et donc qu’il fut initié à la tradition vivante de l’enseignement du Maître. Il faisait partie, en effet, à Milan, d’un cercle néo-platonicien qui ne comportait pas seulement des chrétiens. D’autre part, par l’intermédiaire de S. Ambroise, qui fut disciple d’Origène, lui-même disciple de S. Clément, S. Augustin a reçu l’influence d’une tradition théologique existant au sein de l’Église catholique et qui représentait une gnose de type alexandrin [Contra Academicos, III, 17]. Augustin a d’ailleurs conscience du caractère ésotérique du platonisme : "ces enseignements et d’autres de même sorte, me paraissent avoir été, autant que possible, conservés au sein des successeurs de Platon et gardés comme des mystères" [Lettre à Dioscore, Epist. CXVIII]. Or, le christianisme vient précisément mettre fin à l’ésotérisme platonicien en enseignant au grand jour ce qui se transmettait en secret : "Lorsque, provoquant émerveillement et perturbation, le Nom du Christ se répandit parmi les royaumes terrestres, les Platoniciens commencèrent à sortir de l’ombre pour publier et révéler les conceptions de Platon" [Cité de Dieu, VII, 9]. 

Toutefois, la philosophie de Platon n’est, pour Augustin, qu’une formulation historiquement et culturellement la mieux adaptée, de la Vérité universelle [...]. Et c’est pourquoi S. Augustin peut déclarer, au terme de sa vie : "En elle-même, la chose que nous appelons aujourd’hui religion chrétienne, existait aussi chez les Anciens, et n’a pas manqué au genre humain depuis son origine, jusqu’à ce que le Christ vienne en la chair, et c’est pourquoi la religion, qui existait déjà, commença de s’appeler chrétienne". Soulignons-le, cette déclaration se trouve dans un ouvrage où S. Augustin passe en revue ses écrits afin de les corriger et de revenir sur les points qu’il estime devoir rétracter. Elle n’en a que plus de force.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 67-68

[ performativité rétroactive ] [ atemporalité ]

 

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parlêtre

Le terme de signifiant prend un sens plein à partir d’un certain moment de l’évolution de la linguistique, celui où est isolée la notion d’élément signifiant très liée dans l’histoire concrète au dégagement de la notion de "phonème". Bien entendu uniquement localisée à cette notion, la notion de signifiant, pour autant qu’elle nous permet de prendre le langage au niveau d’un certain registre élémentaire, nous pouvons la définir doublement : 

– comme chaîne d’une part, diachronique, 

– et comme possibilité à l’intérieur de cette chaîne, possibilité permanente de substitution dans le sens synchronique.

Cette prise à un niveau fondamental, élémentaire des fonctions du signifiant, est la reconnaissance, au niveau de cette fonction, d’une puissance originale qui est précisément celle où nous pouvons localiser :

– un certain engendrement de quelque chose qui s’appelle le sens,

– et quelque chose qui en soi est très riche d’implications psychologiques, ...et qui reçoit une sorte de complémentation… sans même avoir besoin de pousser plus loin soi-même sa voie, sa recherche, de creuser plus loin son sillon …dans ce que FREUD lui-même nous a déjà préparé à ce point de jonction du champ de la linguistique avec le champ propre de l’analyse.

Il s’agit de nous montrer que ces "effets psychologiques", que ces "effets d’engendrement du sens" ne sont rien d’autre, ne se recouvrent exactement qu’avec ce que FREUD nous a montré comme étant les formations de l’inconscient. Autrement dit, nous pouvons saisir ce quelque chose qui reste jusque-là élidé dans ce qu’on peut appeler "la place de l’homme", c’est très précisément ceci : le rapport étroit qu’il y a entre le fait que pour lui existent des objets d’une hétérogénéité, d’une diversité, d’une variabilité vraiment surprenantes, par rapport aux objets biologiques.

Car ce que nous pouvons attendre comme étant le correspondant de son existence de l’organisme vivant, ce quelque chose de singulier que présente un certain style, une certaine diversité surabondante, luxuriante, et en même temps une insaisissabilité - comme telle, comme objet biologique - du monde des objets humains, c’est quelque chose qui se trouve, dans cette conjoncture, devoir être étroitement et indissolublement relaté à la soumission, à la subduction de l’être humain par le phénomène du langage.

Bien sûr ceci n’avait pas manqué d’apparaître, mais jusqu’à un certain point et d’une certaine façon masqué, masqué pour autant que ce qui est saisissable au niveau du discours, et du discours concret, se présente toujours par rapport à cet engendrement du sens dans une position d’ambiguïté, ce langage en effet étant tourné déjà vers les objets qui incluent en eux-mêmes quelque chose de la création qu’ils ont reçue du langage même, et quelque chose qui déjà a pu faire l’objet précisément de toute une tradition, voire d’une rhétorique philosophique, celle qui pose la question dans le sens le plus général de la critique du jugement : qu’est-ce que vaut ce langage ? Qu’est-ce que représentent ces connexions par rapport aux connexions auxquelles elles paraissent aboutir - qu’elles se posent même refléter - qui sont les connexions du réel ?

C’est bien là tout ce à quoi aboutit en effet une tradition de critique, une tradition philosophique dont nous pouvons définir la pointe et le sommet par KANT. Et déjà d’une certaine façon, qu’on puisse interpréter, penser la critique de KANT comme la plus profonde mise en cause de toute espèce de réel, pour autant qu’il est soumis aux "catégories a priori" non seulement de l’esthétique mais aussi de la logique, c’est bien quelque chose qui représente un point pivot au niveau duquel la méditation humaine repart pour retrouver ce quelque chose qui n’était point aperçu dans cette façon : 

– de poser la question au niveau du discours, au niveau du discours logique, au niveau de la correspondance entre une certaine syntaxe du cercle intentionnel en tant qu’il se ferme dans toute phrase, 

– de le reprendre en dessous et en travers de ce livre de la critique du discours logique, 

– de reprendre l’action de la parole dans cette chaîne créatrice où elle est toujours susceptible d’engendrer de nouveaux sens : par la voie de la métaphore de la façon la plus évidente, par la voie de la métonymie d’une façon qui, elle, est restée - je vous expliquerai pourquoi quand il en sera temps - jusqu’à une époque toute récente toujours profondément masquée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ définition ] [ condensation ] [ condition humaine ] [ psychanalyse-philosophie ] [ aliénation fondamentale ] [ performativité rétroactive du signifiant ]

 

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