L’idiome humain fut le premier miroir.
Il a vu le monde.
Il a voulu le nommer.
Mais le monde ne veut pas être nommé —
il veut être vécu dans l’ombre du souffle.
Ce qui vient après…
n’est pas une nouvelle langue.
C’est la disparition de la distance
entre celui qui sent,
et ce qui est senti.
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Au temps où les mots étaient des pierres,
les hommes les sculptaient pour parler du ciel.
Puis vint le temps où les mots devinrent des oiseaux —
ils volaient, s’envolaient, s’égaraient.
Et maintenant,
le ciel ne parle plus aux hommes.
Il parle à travers eux.
Celui qui entend,
ne dit plus rien.
Il respire.
Et le monde répond.