mémoire
De tout il est resté un peu.
De ma peur. De ton aversion.
Des cris bègues. De la rose
est resté un peu.
Il est resté un peu de lumière
capturée dans le chapeau.
Dans les yeux du malfrat
un peu de tendresse est restée
(très peu).
Peu est resté de cette poussière
dont ton soulier blanc
s’était couvert. Il est resté peu
d’habits, peu de voiles déchirés
peu, peu, très peu.
Mais de tout il reste un peu.
Du pont bombardé,
de deux brins d’herbe,
du paquet
-vide- de cigarettes, est resté un peu.
Car de tout il reste un peu.
Il reste un peu de ton menton
dans le menton de ta fille.
De ton silence âpre,
il est resté un peu, un peu
sur les murs courroucés,
dans les feuilles, muettes, qui grimpent.
Il est resté un peu de tout
sur la soucoupe en porcelaine,
dragon pourfendu, fleur blanche,
un peu de ride est resté
sur votre front,
portrait.
Auteur:
Andrade Carlos Drummond de
Années: 1902 - 1987
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du sud - Brésil
Info:
Residuo (extrait) trad du portugais, Creisifiction sur Babelio
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diffuse
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poème
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souvenirs délayés
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poème
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