distanciation
Ecrit dans le journal de mon enfance : "J'ai décidé qu'il valait mieux ne pas aimer quelqu'un, parce que quand on aime les gens, il faut en être séparé, et ça fait trop mal."
Auteur:
Nin Anaïs
Années: 1903 - 1977
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: France - Usa
Info:
Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934
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amour insécable
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affection véritable
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inséparable
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attachement impossible
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déclaration d'amour
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté ;
Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge,
N’empêcheront jamais que vous ayez été.
Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que ce lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.
Vous ne saurez jamais que j’emporte votre âme
Comme une lampe d’or qui m’éclaire en marchant ;
Qu’un peu de votre voix a passé dans mon chant.
Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme,
M’instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.
Auteur:
Yourcenar Marguerite
Années: 1903 - 1987
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
A André Fraigneau, après sa mort
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hommage
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poème
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[
amour impossible
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deuil amoureux
Ça me plaît que vous n’ayez pas le mal de moi
Et ça me plaît que je n’aie pas le mal de vous,
Que la lourde boule terrestre n’aille pas
S’enfuir sous nos pieds tout à coup.
Ça me plaît de pouvoir être amusante –
Dévergondée – sans jeux de mots ni leurre –
Et de ne pas rougir sous la vague étouffante
Quand nos manches soudainement s’effleurent.
Ça me plaît aussi que vous enlaciez
Calmement devant moi une autre femme,
Et que, pour l’absence de mes baisers ;
Vous ne me vouiez pas à l’enfer et aux flammes.
Que jamais sur vos lèvres, mon très doux,
Jour et nuit mon doux nom – en vain – ne retentisse…
Que jamais l’on n’aille entonner pour nous :
Alléluia ! dans le silence d’une église.
Merci, de tout mon cœur et de ma main,
Pour m’aimer tellement – sans le savoir vous-même ! - ,
Pour mon repos nocturne et pour, de loin en loin,
Nos rencontres qu’un crépuscule enchaîne,
Pour nos non-promenades sous la lune parfois,
Pour le soleil qui luit – pas au-dessus de nous.
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de moi,
Merci de n’avoir pas – hélas – le mal de vous.
Auteur:
Tsvetaeva Marina
Années: 1892 - 1941
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
3 mai 1915
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tristes consolations
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amour impossible
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