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médias

Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c'est l'état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la Nation. Aujourd'hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Quand une affaire est finie, une autre commence. Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence casse-cou. Si les sujets d'émotion manquent, ils en inventent...

Auteur: Zola Emile

Info: Ecrit en 1888

[ dictature de l'émoi ] [ fausses urgences ] [ auto-allumage ]

 
Commentaires: 3
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loupe médiatique

A côté d’une certaine authenticité, quelle ambiance irrespirable, mensongère et grotesque se détache de cette crise [de rébellion de la jeunesse] ! Et pourquoi ? parce que cette révolte des jeunes est en vérité l’œuvre des adultes. Voilà : quelques centaines de jeunes commencent une bagarre pour des raisons quelconques […] et ils défoulent à l’occasion leur rancune contre la société. […] Mais alors la presse, la radio, s’emparent d’un thème excitant, bon à commenter, savoureux, et les feuilletonistes, les sociologues, les philosophes, les politiciens noircissent des tonnes de papier. […] Le monstre de la jeunesse, tel qu’il nous apparaît maintenant, est de notre propre (et adulte) fabrication.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Testament

[ auto-allumage ] [ sensationnalisme ]

 

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sociologie

La foule, c'est le mensonge. Et je me prendrais à pleurer, en tout cas à soupirer après l'éternité en songeant à la misère de notre temps, même si on le compare simplement à l'immense détresse de l'antiquité, quand je vois la presse quotidienne et anonyme accroître cette démence grâce au "public", l'abstraction proprement dite, qui se prétend le tribunal de "la vérité" ; car les assemblées qui émettent cette prétention ne se rencontrent certes pas ; quand je vois qu'un anonyme peut faire dire par la presse jour après jour (et même en matière intellectuelle, éthique et religieuse) tout ce qu'il veut des choses dont il n'aurait peut-être nullement le courage de faire, personnellement, la moindre mention en tant qu'Individu ; quand je vois que, chaque fois qu'il ouvre — je ne saurais dire sa bouche, mais sa gueule, en s'adressant en une seule fois, mille fois à mille personnes, il peut avoir dix mille fois dix mille personnes pour répéter ce qu'il a dit — sans que nul n'ait de responsabilité ; je soupire quand je vois qu'à la différence de l'Antiquité où elle ignorait relativement le repentir, la foule est cet être tout-puissant, mais absolument dénué de repentir, qu'on appelle : personne ; qu'on a un être anonyme pour auteur, qu'un résidu anonyme constitue le public, parfois même composé d'abonnés anonymes, c'est-à-dire de personne.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Lignes, remaniées et bcp augmentées, écrites pour accompagner la dédicace "À l'Individu" in : Discours édifiants à divers points de vue, Cop., printemps 1847. (Cf. OC XIII 8 ; jusqu'alors, Kierkegaard dédiait ses discours religieux à la mémoire de son père.)

[ bêtise collective ] [ stupidité communautaire ] [ auto-allumage ]

 

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