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éros-thanatos

[…] il est de l’essence de l’homme que d’être constitué par les deux – un désir sexuel sans limite, et la loi. La loi est aussi essentielle à l’homme que le désir sexuel : il faut comprendre l’eros à la lumière de cette dualité. Vous ne pouvez pas négliger le nomos et le regarder comme entièrement extérieur. Cependant, cela signifie qu’il faut comprendre eros à la lumière de l’antagonisme entre la nature et la convention. Eros est en même temps désir de l’étreinte amoureuse et rébellion de la nature contre la convention, mieux, eros est cette rébellion plus qu’il n’est désir sexuel […]. Qu’ils veulent s’étreindre, cela, ils le savent, mais la signification plus profonde qu’ils ne connaissent pas, c’est le désir de l’unité originelle. C’est le désir de la nature ancienne non amoindrie par la convention, de la totalité ou de l’intégrité originelle. Mais si eros est bien cela, son but est inaccessible. Zeus s'en est occupé.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 169-170

[ castration symbolique ] [ cosmogonie ] [ limites ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inquiétante étrangeté

Lacan considérait le "moi" comme un symptôme - chacun d’entre nous jouant, et le plus souvent surjouant! - son propre rôle jusqu'à ce que toute vie véritable (garantie par le seul sujet de l'énonciation) disparaisse de la scène, ne laissant place qu'à des automatismes vides...

Précisons également que dans l’enseignement lacanien du rapport du moi à ses symptômes, il ne suffit pas de dire que le moi forme ses symptômes dans le but d'établir un équilibre précaire avec les forces du ça, Lacan fait là un pas de plus que Freud: le moi lui-même est, dans son essence, un symptôme, une formation de compromis, un instrument qui permet au sujet d'essayer de compromettre son désir.

Par exemple, si je me laisse aller aux larmes pour un mélodrame sur un écran, la vérité est que je ne suis pas ému de manière "immédiate", il aura fallu au préalable que je me sois laissé aller à m'identifier avec le spectateur "naïf" que ce spectacle émeut aux larmes; autrement dit lorsque je désire quelque chose, je m'identifie toujours d'abord avec une certaine idée de moi (moi-idéal) en train de désirer ce "quelque chose" que je désire.

En ce sens, mon image du "moi-idéal" est mon symptôme, l'instrument avec lequel j'organise mon désir: le sujet désire au moyen de son moi-symptôme...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 15.03.2021

[ intermédiaire ] [ castration symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre symbolique

On apprend à parler. Quelqu’un, un, des adultes nous apprennent le langage. Donc on nous cadre. On nous modèle. On nous enferme. Dès que j’apprends une langue, je suis privé de ma liberté. Ma liberté de quoi ? Eh bien de créer ex nihilo ma propre langue. Et c’est une privation inacceptable, une violation du plus sacré de mes droits, celui de me faire moi-même. On me fait entrer dans un schéma déjà préparé, on m’apprend à parler selon un certain modèle. Scandale. Je hais cette parole simplement parce que moi adulte je me retourne vers mon enfance, et je m’aperçois que je ne peux plus revenir au stade de l’ingénuité absolue, où rien n’était préfixé, où tous les possibles, absolument tous étaient ouverts. On m’a enlevé ces possibles. J’ai été mis par le langage dans une conduite forcée. J’ai été frustré. Je suis frustré de la création de mon propre langage. On a exercé un pouvoir sur moi alors que j’étais innocent et sans défense. Langage instrument de pouvoir. Dans cette sublime protestation, on néglige seulement une chose : c’est que la parole ne consiste pas à pousser des hurlements inarticulés, dans le vent de la mer, mais elle est, elle n’est que véhicule de l’un à l’autre, relation d’un homme à un homme, et s’il y a une relation, il faut bien qu’il y ait un code, une entente sur la valeur des sons et des signes. Sans quoi aucune relation, aucune communication, aucun rapport ne sont possibles.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 271

[ castration symbolique ] [ limitation libératrice ]

 

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nom-du-père

L’objet dont il s’agit dans la relation d’objet analytique est un objet que nous devons repérer, faire surgir, situer, au point le plus radical où se pose la question du sujet quant à son rapport au signifiant. Le rapport au signifiant est en effet tel que si nous n’avons affaire, au niveau de la chaîne inconsciente, qu’à des signes, et si c’est d’une chaîne de signes qu’il s’agit, la conséquence est qu’il n’y a aucun arrêt dans le renvoi de chacun de ces signes à celui qui lui succède. Car le propre de la communication par signes est de faire de cet autre même à qui je m’adresse - pour l’inciter à viser de la même façon que moi l’objet auquel se rapporte ce signe - un signe.

L’imposition du signifiant au sujet le fige dans la position propre du signifiant. Ce dont il s’agit, c’est bien de trouver le garant de cette chaîne, qui de transfert de sens de signe en signe, doit s’arrêter quelque part, ce qui nous donne le signe que nous sommes en droit d’opérer avec des signes. C’est là que surgit le privilège de Φ [grand phi] dans tous les signifiants. Et peut-être vous paraîtra-t-il trop simple, presque enfantin de souligner ce dont il s’agit à l’occasion de ce signifiant-là.

[…] Ce phallus, dont nous ne pouvons pas dire qu’il ne joue pas même avant toute exploration analytique quelque rôle dans l’imagination humaine, il est donc de nos représentations fabriquées, faites signifiantes, le plus souvent élidé. Qu’est-ce à dire ? C’est qu’après tout, de tous les signes possibles, est-ce que ce n’est pas celui qui réunit en lui-même le signe, à savoir à la fois le signe et le moyen d’action et la présence même, du désir comme tel. C’est-à-dire qu’à le laisser venir au jour dans cette présence réelle, est-ce que ce n’est pas justement ce qui est de nature, non seulement à arrêter tout ce renvoi dans la chaîne des signes, mais même à les faire entrer dans je ne sais quelle ombre de néant.

Du désir, il n’y a sans doute pas de signe plus sûr, à condition qu’il n’y ait plus rien que le désir. Entre ce signifiant du désir et toute la chaîne signifiante s’établit un rapport d’"ou bien... ou bien". La PSYCHÉ était bienheureuse dans ce certain rapport avec ce qui n’était point un signifiant, ce qui était la réalité de son amour avec ÉROS. Mais voilà ! C’est PSYCHÉ et elle veut savoir.

Elle se pose la question parce que le langage existe déjà et qu’on ne passe pas seulement sa vie à faire l’amour mais aussi à papoter avec ses sœurs. À papoter avec ses sœurs elle veut posséder son bonheur. Ce n’est pas une chose si simple. Une fois qu’on est entré dans l’ordre du langage, posséder son bonheur c’est pouvoir le montrer, c’est pouvoir en rendre compte, c’est arranger ses fleurs, c’est s’égaler à ses sœurs en montrant qu’elle a mieux qu’elles et pas seulement autre chose.

Et c’est pour ça que PSYCHÉ surgit dans la nuit, avec sa lumière et aussi son petit tranchoir. Elle n’aura absolument rien à trancher - je vous l’ai dit, parce que c’est déjà fait. Elle n’aura rien à couper, si je puis dire, si ce n’est - ce qu’elle ferait bien de faire au plus tôt - le courant, à savoir qu’elle ne voit rien d’autre qu’un grand éblouissement de lumière et que ce qui va se produire c’est, bien contre son gré, un retour prompt aux ténèbres dont elle ferait mieux de reprendre l’initiative avant que son objet se perde définitivement, qu’ÉROS en reste malade et pour longtemps, et ne doive se retrouver qu’à la suite d’une longue chaîne d’épreuves.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 19 avril 1961

[ fixation ] [ exclusion ] [ mythologie ] [ castration symbolique ]

 

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