christianisme
Le péché originel consiste dans la destruction de cette harmonie hiérarchique, par la révolte de la raison contre Dieu. Au lieu d’être soumise à la loi divine, l’âme raisonnable se retourne sur elle-même (c’est une anti-métanoïa) et désire ses propres puissances inférieures. A l’instant l’acte de révolte se répercute tout au long de l’axe hiérarchique. Les natures, qui constituent cet axe, ne sont donc pas détruites en elles-mêmes, mais elles ne peuvent plus se réaliser selon leur vérité : ce sont les pierres d’un édifice renversé, éparses sur le sol. Le péché originel "a enlevé la justice primitive, qui non seulement maintenait dans une heureuse harmonie, sans aucun désordre, les facultés inférieures de l’âme sous l’empire de la raison, mais conservait encore tout le corps, sans aucun défaut, sous l’empire de l’âme" [Somme théologique, I II, q.85, A.5]. La nature humaine est blessée, non pas détruite.
Reconstruire l’édifice, guérir la nature, ce n’est donc pas non plus supprimer la nature déchue pour la remplacer par la grâce, c’est restaurer l’ordre de la justice originelle.
En tant donc que la justice est vérité, l’œuvre de restauration est œuvre de vérité. La vérité, dit saint Thomas [d'Aquin], c’est soit la conformité de l’intelligence aux choses, soit la conformité des choses à l’intelligence ; par exemple, en architecture, un édifice matériel est vrai s’il est conforme aux règles de l’art.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 330
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crucifixion
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orgueil
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conséquences
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