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gestation médicalement assistée

J’aime la chatte des femmes, je suis heureux d’être dans leur ventre, dans la souplesse élastique de leur vagin. Je comprends les raisons de sécurité, les impératifs techniques ; je comprends les raisons qui conduiront progressivement à une gestation in vitro ; je me permets juste, à ce sujet, une légère manifestation de nostalgie. Auront-ils, mes petits chéris nés si loin d’elle, auront-ils encore le goût de la chatte ? Je l’espère pour eux, je l’espère de tout mon cœur.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 89

[ femmes-par-homme ] [ désir sexuel ]

 

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olfaction

Je détermine mes préférences pour les femmes en fonction de l’odeur (bien plus que les yeux, la bouche, le cul, etc.). Nanouk est vraiment la seule aimée avec persévérance pour cette raison… Avec d’autres, certaines baises m’ont dégoûté à cause de ça. J’ai dû interrompre des débuts de liaisons, écourter des scènes… Le malheur pour moi dans la baise est là principalement. Bordure de dégoût. Frontière vite touchée. Cul frontalier du haut-le-cœur. Je me souviens du cul de D., un jour… Quatre pattes, tendue, ouverte, bouches de derrière soufflant généreusement, moi juste au-dessus. Revivre ça… La seule fois où j’ai débandé en plein vol. Circuits coupés. Plus de communications avec la tour de contrôle. L’odeur dessine les femmes, le profil d’une aventure, le tracé de leur voix…

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 28 décembre 1983

[ femmes-par-homme ] [ importance ] [ désir sexuel ]

 
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couple

Et pourtant il n'y a rien de plus grand que le saint mariage, alliance de deux humains unis non par la passion qui est rut et manège de bêtes et toujours éphémère, mais par la tendresse, reflet de Dieu. Oui, alliance de deux malheureux promis à la maladie et à la mort, qui veulent la douceur de vieillir ensemble et deviennent le seul parent l'un de l'autre. Ta femme, tu l'appelleras frère et sœur, dit le Talmud. (II s'aperçut qu'il venait d'inventer cette citation et enchaîna en douce.) En vérité, en vérité, je vous le dis, l'épouse qui presse le furoncle du mari pour en faire tendrement sortir le pus, c'est autrement plus grave et plus beau que les coups de reins et sauts de carpe de la Karénine. Louange donc au Talmud et honte aux adultères, raffoleuses de vie animale et qui filent vers la mer, le feu sous les jupes. Oui, animale, car l'Anna aime le corps de l’imbécile Wronsky et c'est tout, et toutes ses belles paroles ne sont que vapeurs et dentelles recouvrant de la viande. Quoi, on proteste, on me traite de matérialiste ? Mais si une maladie glandulaire avait rendu Wronsky obèse, trente kilos de graisse sur le ventre trois cents plaques de beurre sur le ventre, de cent grammes chacune, serait-elle tombée en amour à leur première rencontre ? Donc viande, et qu'on se taise !

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, page 408

[ unité ] [ platonisme ] [ désir sexuel ]

 

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femmes-par-homme

Comme elles ont pu me faire souffrir depuis vingt ans avec leurs babouineries ! Babouineries, répéta-t-il, envoûté par le mot, soudain hébété devant la cage d'un zoo. Regardez le babouin dans sa cage, regardez-le qui fait de la virilité pour plaire à sa babouine, regardez-le qui se tape de grands coups sur la poitrine, qui fait des bruits de tam-tam et marche la tête haute, en colonel parachutiste. (Il arpenta le salon, martela sa poitrine pour faire babouin. Tête haute, il était élégant et naïf, jeune et gai.) Ensuite, il secoue les barreaux de la cage et la babouine fondue et charmée trouve que c'est un fort, un affirmatif, qu'il a du caractère, qu'on peut compter sur lui. Et plus il secoue les barreaux et plus elle sent qu'il a une belle âme, qu'il est propre moralement, chevaleresque, loyal, un babouin d'honneur. Bref, l'intuition féminine. Alors, la babouine émerveillée s'approche en remuant le derrière, elles tiennent toutes, même les vertueuses, à beaucoup le montrer, d'où jupes étroites, et elle demande timidement au babouin, les yeux chastement baissés Aimez-vous Bach ? Naturellement, il déteste Bach, ce robot sans cœur et géomètre mécanique à développements, mais pour se faire bien voir et montrer qu'il a une belle âme et qu'il est d'un milieu babouin distingué, le malheureux est bien obligé de dire qu'il adore cet embêteur et sa musique pour scieurs de long. Vous êtes choquée ? Moi aussi. Alors, les yeux toujours baissés, la babouine dit d'une voix douce et pénétrée Bach nous rapproche de Dieu, n'est-ce pas? Comme je suis heureuse que nous ayons les mêmes goûts. Ça commence toujours par les goûts communs. Oui, Bach, Mozart, Dieu, elles commencent toujours par ça. Ça fait conversation honnête, alibi moral. Et quinze jours plus tard, trapèze volant dans le lit.

Donc la babouine continue sa conversation élevée avec son sympathique babouin, ravie de constater qu'en tout il pense comme elle, sculpture, peinture, littérature, nature, culture. J'aime beaucoup aussi les danses populaires, dit-elle ensuite en lui décochant une œillade. Et qu'est-ce que c'est, danses populaires, et pourquoi les aiment-elles tant ? (Il était si pressé de dire et de convaincre que ses phrases s'entrechoquaient, incorrectes.) Danses populaires, c'est gaillards remuant fort et montrant ainsi qu'ils sont infatigables et sauront creuser dur et longtemps. Bien sûr, elles n'avoueront pas le motif de leur délectation, et une fois de plus elles recouvriront avec des mots distingués, et elles te raconteront que ce qui leur plaît dans ces danses, c'est le folklore, les traditions, la patrie, les maréchaux de France, la chère paysannerie, la joie de vivre, la vitalité. Vitalité dans l'œil de leur sœur ! On sait ce que signifie vitalité en fin de compte, et Michaël expliquerait cela mieux que moi.

Mais voilà qu'un babouin plus long est introduit dans la cage et frappe plus gaillardement sa poitrine, un vrai tonnerre. Alors, l'admiré de tout à l'heure ne pipe mot car il est moins long et moins frappeur. Il abdique et en hommage au grand babouin il prend à quatre pattes la posture femelle en signe de vassalité, ce qui dégoûte la babouine qui le hait aussitôt d'une haine mortelle. Tout à l'heure, votre mari pendant les silences, son continuel sourire séduit, sa salive aspirée avec distinction et humilité. Ou, pendant que je parlais, son dos plié en deux pour plus d'attention. Tout cela c'était aussi un hommage de féminité au pouvoir de nuire, dont la capacité de meurtre est l'ultime racine, répété je une fois de plus. Idem, les sourires virginaux et attendris, quasiment amoureux, lorsque le roi pose la première pierre ! Idem, les rires adorants qui saluent un mot d'esprit, pas drôle du tout, d'un important ! Idem, le respect ignoble de l'attaché de cabinet bavardant avec délicatesse et scrupule la signature de son ministre au bas du traité de paix ! Oh, ce duo continuel parmi les humains, cet écœurant refrain babouin. Je suis plus que toi. Je sais que je suis moins que vous. Je suis plus que toi. Je sais que je suis moins que vous. Je suis plus que toi. Je sais que je suis moins que vous. Et ainsi de suite, toujours, partout. Babouins, tous ! Oui, j'ai déjà dit cela tout à l'heure, votre mari, les rires adorants, les attachés de cabinet. Excusez-moi, tous ces petits babouins me rendent fou, j'en trouve à tous les coins, en posture d'amour !

Et tout comme moi en ce moment, le grand babouin de la cage parle fort, avec des gestes de vitalité, parle en maître à la babouine qui le contemple avec des yeux émerveillés. Il a du charme, dit-elle tout bas à une vieille copine babouine qui s'évente, il a un sourire si doux, je sens qu'il doit être très bon au fond. Et les araignées ! Connaissez-vous les mœurs des araignées ? Elles exigent que le mari prouve sa force en faisant des bonds ! Ainsi. (À pieds joints, il sauta par-dessus la table. Honteux et se sentant ridicule, il alluma une cigarette, en expira furieusement la fumée.) Authentique, je peux vous montrer le livre. Et si le mari ne fait pas des bonds et ne tourbillonne pas tout le temps, rien à faire, l'âme de l'araignesse se détache de lui, et elle file aussitôt vers la mer avec un araignon tout neuf qui, n'étant en amour que depuis quelques jours, cabriole et pirouette que c'est un plaisir. C'est un araignon nègre ! Car sachez qu'elles adorent les nègres, mais c'est un secret qu'elles se chuchotent entre elles, la nuit au clair de lune, loin de leur blanc. Et alors, devant la mer soyeuse et bruissante, le malheureux doit faire des bonds de cinq, six et même sept centimètres, ce qui fait qu'elle l'adore !

Il s'arrêta, lui fit un bon sourire car il savourait ses araignées, avait oublié le troisième espace intercostal. De plaisir, il lança haut sa cravate de commandeur, la rattrapa au vol.

— Mais soudain, tragédie ! Un troisième araignon rapplique et fait encore plus de sautillés que le nègre ! Alors, l'araignesse se dit que l'araignon de miracle, l'araignon de toute l'âme, est enfin arrivé ! Divorce ! Troisième mariage ! Départ ivre vers une nouvelle mer avec le nouvel araignon ! Lune de miel à Venise où l'idiote se gargarise à tire-larigot devant des pierres et des couleurs, se félicitant d'être artiste et clignant des yeux pour mieux se pénétrer de ce pan de jaune génial dans le coin du tableau et y voir mille merveilles cependant que passe auprès d'elle un pensionnat de génisses en transhumance esthétique, et ce séjour à Venise marche bien parce que poésie, et poésie parce que billets de banque beaucoup et appartement dans le palace le plus cher.

Mais comme au bout de six semaines le pauvre troisième mari bondit beaucoup moins, qu'il est flapi et conjugal, qu'il en a un peu marre du physiologique et pense de nouveau au social et à reprendre son travail et à inviter les van Vries, et qu'il parle de son avancement et de ses rhumatismes, elle comprend soudain, avec beaucoup d'élévation, qu'elle s'est trompée. Ça ne manque jamais, le coup de s'être trompée. Alors elle décide d'aller lui parler en grande noblesse et, pour faire solennel, elle se colle un haut turban doré sur la tête. Cher troisième araignon, lui dit l'araignesse en joignant ses petites pattes velues, soyons dignes l'un de l'autre et quittons-nous noblement, sans vaines récriminations. Ne souillons pas d'une inutile injure le noble souvenir des bonheurs révolus. Je te dois la vérité, et la vérité, cher, est que je ne t'aime plus. Ça ne manque jamais non plus, le coup du je ne t'aime plus. Feindre serait bassesse, poursuit-elle. Que veux-tu, cher, je me suis trompée. De toute mon âme, j'avais cru que tu serais l'araignon éternel. Hélas ! Sache en effet qu'un quatrième araignon est devenu important dans ma vie. Elles adorent dire important dans ma vie qui fait plus noble que coucher avec. Et elle continue, la mignonne, avec des sentiments de plus en plus élevés. Vois-tu, je l'aime de toute mon âme car il est l'araignon des araignons, une âme d'élite et un caractère moral de tout premier ordre. C'est Dieu qui l'a mis sur mon chemin. Ah, comme je souffre, car le coup que je te porte est sans doute mortel ! Mais que faire ? Je ne puis vivre que dans la vérité et ne saurais mentir, ma bouche comme mon âme devant rester pures. Adieu donc, cher, et pense quelquefois à ta petite Antinéa. Ou encore, elle lui propose, en fin de discours, une dernière coucherie comme preuve d'affection sincère et pour lui laisser un beau souvenir. Mais le plus souvent, en conclusion, c'est le Sois fort et demeurons amis.

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 413 à 417

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