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odeurs

Grenouille était fasciné par cette opération. Si jamais quelque chose dans sa vie avait provoqué de l’enthousiasme –certes pas un enthousiasme visible de l’extérieur : un enthousiasme caché, brûlant, comme à flamme froide-, c’était bien ce procédé permettant, avec du feu, de l’eau, de la vapeur et un appareil astucieux, d’arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l’huile éthérique, était bien ce qu’elles avaient de mieux, c’était tout ce qui l’intéressait en elles. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu’elles comportaient encore, il ne s’en souciait pas. Ce n’était qu’enveloppes et scories. Il fallait s’en débarrasser.

Auteur: Süskind Patrick

Info: Le parfum

[ passion dévorante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mère-enfant

Le désir de la mère n’est pas quelque chose qu’on peut supporter comme ça, que cela vous soit indifférent. Ça entraîne toujours des dégâts. Un grand crocodile dans la bouche duquel vous êtes — c’est ça, la mère. On ne sait pas ce qui peut lui prendre tout d’un coup, de refermer son clapet. C’est ça, le désir de la mère. Alors, j’ai essayé d’expliquer qu’il y avait quelque chose qui était rassurant. Je vous dis des choses simples, j’improvise, je dois le dire. Il y a un rouleau, en pierre bien sûr, qui est là en puissance au niveau du clapet, et ça retient, ça coince. C’est ce qu’on appelle le phallus. C’est le rouleau! qui vous met à l’abri, si, tout d’un coup, ça se referme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: L'envers de la psychanalyse, 1969-1970, Seuil, page 129

[ dévorante ] [ signe du désir ] [ sauvé ] [ monstre maternel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Elle l’approuva d’un sourire. Le sourire terminé, elle dit qu’elle avait oublié de lui montrer une surprise pour lui, du nougat oriental qu’elle avait trouvé hier dans un petit magasin de Saint-Raphaël.

- On appelle cela du halva, je crois. (Elle prononça ralva pour faire couleur locale, ce qui agaça Solal tout autant que le cela, jugé plus noble qu’un simple ça.) J’ai pensé que cela vous ferait plaisir.

Invasion des cela, pensa-t-il. Elle lui demanda s’il voulait goûter du halva. Il dit que volontiers, mais plus tard. Alors elle annonça une autre surprise, une cafetière électrique, achetée hier aussi, avec tout ce qu’il fallait, le café moulu, le sucre, les tasses, les cuillers. Ainsi elle pourrait lui préparer elle-même du café, meilleur que celui de l’hôtel. Il la félicita, dit qu’il avait justement envie de café.

- En ce cas, j’ai droit à un petit baiser, dit-elle. (Chute de la livre palestinienne, pensa-t-il en lui donnant le petit baiser. On se donnait de plus en plus des petits baisers. Sincères, d’ailleurs, ceux-là.)

Animée, elle s’affaira, monta la cafetière selon les indications du prospectus. Lorsqu’il commença à boire, elle le regarda pour voir s’il appréciait. Excellent, dit-il, et elle aspira par les narines une fois de plus. Mais lorsque le café fut bu, il fut bu, et il ne resta rien d’autre à boire ni à faire, et il y eut un silence. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, page 862

[ femme-par-homme ] [ insupportable ] [ attention dévorante ] [ délitement passionnel ] [ passe-temps ] [ absurdité ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

prélude nuptial

Ce jour-là, après le déjeuner au salon, chacun alla dans sa chambre, s’y dévêtit et s’y prépara. Nue sous une robe de soie blanche, elle termina ses lavages et apprêts divers par des vaporisations de parfum çà et là, tandis que lui, nu sous sa robe de chambre rouge, brossait honteusement ses ongles. Peu après retentit l’air de Mozart, et il frissonna. C’était l’appel. Car elle ne lui téléphonait plus, elle mettait un disque, c’était plus poétique.

L’appel, oui. Il fallait aller à l’amour. Sa créancière le convoquait, le sommait de lui donner du bonheur. Allons, prouve-moi que j’ai bien fait d’avoir choisi cette vie de solitude avec toi, lui disait-elle par le truchement du Vous qui savez ce qu’est Amour. Vingt-six novembre, aujourd’hui. Trois mois déjà qu’ils avaient quitté Genève, trois mois d’amour chimiquement pur. Agay d’abord, puis Venise, Florence, Pise, puis Agay de nouveau, depuis une semaine. Si elle s’apercevait qu’on était le vingt-six novembre, danger de commémoration du vingt-six août par épanchements poétiques et coït superfin.

Il posa la brosse et le savon, se considéra, rasé de près, écœurant de propreté dans sa robe de chambre. Voilà, c'était sa vie désormais, être chaque jour désirable, faire la roue sexuelle. Elle l'avait changé en paon. En somme, ils menaient une existence animale, elle et lui. Mais les bêtes au moins, n'avaient qu'une saison pour la pariade et les coquetteries. Eux, c'était tout le temps. Se lessiver sans arrêt, se raser deux fois par jour, être tout le temps beau, c'était son but de vie depuis trois mois. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, page 800

[ baise ] [ dévorante ] [ mante religieuse ] [ point de vue masculin ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson