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se dénuder

Il éprouvait une gêne intolérable : tout le monde était habillé, alors que lui était dévêtu, et, chose étrange, une fois dévêtu, il se sentit en quelque sorte coupable envers eux, surtout il était prêt à reconnaître lui-même qu’effectivement, il était soudain devenu leur inférieur à tous et que maintenant ils étaient pleinement en droit de le mépriser. "Quand tout le monde est déshabillé, on n’a pas honte, mais lorsqu’on l’est seul et que tous vous regardent, quelle ignominie !" Cette pensée lui traversait encore et encore l’esprit. "C’est comme en rêve, en rêve j’ai quelquefois subi une pareille honte." Mais retirer ses chaussettes lui causait même de la souffrance : elles n’étaient pas propres, son linge de corps non plus, et maintenant tout le monde l’avait vu. Et surtout, il n’aimait pas lui-même ses pieds, il avait toute sa vie, sans savoir pourquoi, trouvé laids ses gros orteils, notamment l’ongle grossier, plat, incurvé du pied droit, et voici qu’à présent ils allaient tous le voir. De honte intolérable il devint encore plus grossier, cette fois délibérément. Il arracha lui-même sa chemise.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 202

[ flux de conscience ] [ à poil ] [ rabaissement ] [ embarras ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain

[…] mon rima mon marri oui avec deux r son truc horriblement raté avant de commencer à le lire il m’a dit mais ça ne t’ennuiera pas je lui ai dit pas du tout au contraire il m’a dit merci ma chérie parce que au fond tu sais c’est pour toi que j’écris alors je commence assieds-toi confortablement il a dit confortablement pour que j’écoute bien que je ne perde rien de sa merveille et aussi peut-être pour que j’écoute avec bienveillance et puis il a raclé sa gorge et puis avec ses lunettes il s’est assuré du recueillement de son public et il a commencé à lire religieusement son truc avec une voix psalmodiante efféminée il appuyait sur les consonnes sifflantes sur les dentales il allongeait la fin des mots pour faire distingué il lançait de temps à autre un regard vérificateur sur moi j’écoutais avec un malheur souriant sur mes lèvres pauvre petit quand il croyait sentir une rupture d’intérêt il lisait plus vite mais du même ton monotone berceur pauvre petit c’est affreux je n’ose pas lui avouer ce serait une catastrophe s’il l’apprenait j’ai beaucoup de tendresse pour lui à la quatrième page il s’est arrêté pour allumer sa pipe en réalité dans l’espoir d’un compliment oh quand il a fini tout content de mes félicitations il a voulu oh tellement comique le genre taureau pressé soucieux qu’il prend à ces moments-là ce que j’aime c’est me raconter toute seule des histoires pas vraies en fumant […].

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 211-212

[ lecture ] [ couple ] [ avis de femme ] [ dépréciation ] [ hypocrisie ] [ flux de conscience ] [ ridicule ] [ mépris ] [ pensées ]

 

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