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hiver
le vent est si violent qu’il arrache les toits il fait tomber les tours les gens se défendent du froid comme ils peuvent avec des peaux de bêtes et des braies mal cousues on ne voit plus que leur visage leurs cheveux tintent quand ils les secouent c’est le bruit des glaçons et leur barbe blanchie de gel scintille même purs les vins sont durs comme la pierre ils gardent la forme du pot les gens ne les boivent pas ils sucent des morceaux passés de main en main et les ruisseaux s’arrêtent contractés par le gel c’est à la hache qu’on puise l’eau des lacs le Danube lui-même large comme le Nil et qui mange la mer de ses sept embouchures le Danube lui-même voit durcir ses eaux bleues elles glissent à la mer par des chemins secrets on peut passer à pied où voguaient les bateaux les sabots des chevaux cognent les eaux gelées et par ces ponts nouveaux les chariots sarmates attelés à des bœufs avancent pesamment je sais qu’on ne me croira pas pourtant je suis témoin de ces prodiges j’ai vu l’immense mer arrêtée sous la glace j’ai vu les eaux figées sous sa croûte glissante on marche sur les flots sans se mouiller les pieds les dauphins pris dessous se meurtrissent le dos aucun remous
Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso
Années: -0043 av. J.-C. - 0017
Epoque – Courant religieux: Empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - Italie
Info: Tristes Pontiques
[ grand froid ]
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