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philosophie

C’est pourquoi le stoïcisme a été embarrassé lorsqu’on l’a interrogé, pour reprendre l’expression d’alors, sur le critère de la vérité en général, c’est-à-dire, à proprement parler, sur un contenu de la pensée elle-même. A la question qui lui était posée de ce qui est bon et de ce qui est vrai, il a une nouvelle fois donné comme réponse la pensée sans contenu elle-même ; c’est dans l’adéquation à la raison que sont censés consister le vrai et le bien. Mais cette identité à soi-même de la pensée, une fois de plus, n’est que la pure forme en laquelle rien ne se détermine ; c’est pourquoi les grands mots universels, le vrai et le bien, la sagesse et la vertu, auxquels il est contraint d’en rester, incitent certes, en général, à l’élévation ; mais comme dans les faits ils ne peuvent parvenir à aucune extension du contenu, ils ont tôt fait de provoquer l’ennui.

Cette conscience pensante, telle qu’elle s’est déterminée, comme la liberté abstraite, n’est donc que la négation inachevée de l’être-autre ; n’ayant fait que se retirer de l’existence pour revenir en soi, elle ne s’est pas accomplie comme négation absolue de cette existence à même celle-ci. 

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 209

[ mouvement dialectique incomplet ] [ abstraction ] [ limites ] [ critique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

La dimension dialectique comme mouvement négatif, tel que ce mouvement est immédiatement, apparaît d’abord à la conscience comme quelque chose à quoi elle est livrée et abandonnée et qui n’est pas son produit. Comme scepticisme, en revanche, ce mouvement est moment de la conscience de soi, à laquelle il n’arrive pas que, sans savoir comment, ce qui est son vrai et son réel vienne à disparaître, mais qui dans la certitude de sa liberté fait disparaître elle-même cet autre qui se donne pour réel ; non pas seulement, donc, l’objectal en tant que tel, mais son propre rapport et comportement à son égard, au sein duquel celui-ci a valeur objectale et est pourvu de cette valeur, et donc également son percevoir, ainsi que sa fixation de ce qu’elle, la conscience, est en danger de perdre, la sophistique, ainsi que son vrai, établi et déterminé à partir d’elle ; par cette négation consciente de soi, la conscience se procure pour elle-même la certitude de sa liberté, s’en produit l’expérience, et ce faisant l’élève à la vérité. Ce qui disparaît, c’est le déterminé ou la différence qui, de quelque façon et origine que ce soit, s’installe comme différence établie et immuable. Cette différence n’a rien de durable en elle et doit disparaître pour la pensée, car le différencié consiste précisément à n’être pas en lui-même, et à n'avoir au contraire son essentialité que dans un autre. Tandis que la pensée est l’intelligence de cette nature du différencié, elle est l’essence négative comme quelque chose de simple.

La conscience de soi sceptique fait donc dans le cours changeant de tout ce qui veut se fixer pour elle, l’expérience de sa propre liberté, pour autant que cette liberté, c’est elle-même qui se la donne et conserve ; elle est à soi-même cette ataraxie du se penser soi-même, l’immuable et véritable certitude de soi. Cette certitude ne procède pas d’une réalité étrangère qui précipiterait et effondrerait en soi-même son multiple développement, et surgirait de là comme un résultat qui aurait son devenir derrière lui ; mais c’est la conscience elle-même qui est l’absolue inquiétude dialectique, ce mélange de représentations sensibles et pensées dont les différences coïncident, et dont l’identité, tout aussi bien – car elle est elle-même la déterminité face au non-identique – se dissout à son tour. Mais précisément en ceci, cette conscience, au lieu d’être conscience identique à soi-même, n’est en fait que confusion tout simplement contingente, le vertige d’un désordre qui toujours se réengendre. Elle est ceci pour elle-même ; car c’est elle-même qui conserve et produit cette confusion en mouvement. C’est pourquoi, du reste, elle s’en réclame et fait profession d’être une conscience entièrement contingente et singulière, d’être une conscience qui est empirique, s’oriente sur des choses qui n’ont aucune réalité pour elle, obéit à ce qui pour elle n’est pas une essence, fait et amène à l’effectivité ce qui pour elle n’a pas de vérité. Mais de même que, de la sorte, elle passe à ses yeux pour une vie singulière, contingente, et en fait animale, ainsi que pour une conscience de soi perdue, elle refait, à son tour, au contraire, de soi aussi, un universel identique à soi ; car elel est la négativité de toute singularité et de toute différence. De cette identité à soi, ou plutôt au sein même de celle-ci, elle retombe de nouveau dans cette contingence et confusion, car cette négativité en mouvement n’a affaire précisément qu’à du singulier, et se baguenaude ici et là en compagnie du contingent. Cette conscience est donc ce bavardage inconscient, et sans queue ni tête, qui va et vient d’un extrême à l’autre de la conscience de soi identique à soi à la conscience contingente, embrouillée et embrouillante. Elle ne parvient pas elle-même à rassembler ces deux pensées d’elle-même : tantôt elle reconnaît sa liberté comme élévation au-dessus de toute confusion et de toute contingence de l’existence, tantôt et tout aussi bien elle fait profession de rechuter dans l’inessentialité et de s’y baguenauder sans vergogne. Elle fait disparaître le contenu inessentiel dans sa pensée, mais en cela elle est précisément la conscience d’un inessentiel ; elle énonce la disparition absolue, mais cette énonciation EST, et cette conscience est la disparition énoncée […]. Ses actes et ses paroles sont toujours en contradiction, et elle a elle-même la double conscience contradictoire tout aussi bien de l’immuabilité et de l’identité que de la totale contingence et non-identité avec soi. Mais elle tient écartés les pôles de cette contradiction d’elle-même et se comporte à son sujet comme elle le fait en général dans son mouvement purement négatif. 

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, pages 210 à 212

[ mouvement dialectique incomplet ] [ critique ] [ aveuglement ] [ erreur ] [ énoncé-énonciation ]

 

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