L’intrication quantique persiste entre les quarks top, les particules fondamentales les plus lourdes connues
Albert Einstein décrivait l’intrication quantique comme " une action à distance qui fait froid dans le dos ". Elle avait déjà été observée pour des particules stables. Des photons et des électrons. Elle vient désormais d’être démontrée pour des particules bien plus lourdes, les quarks top. Avec quelles conséquences ?
L'intrication quantique. C'est le nom que les physiciens donnent à ce drôle de phénomène qui lie, de manière invisible, deux particules émises en même temps, et ce quelle que soit la distance qui les séparent. Ainsi, si l'état de l'une d'elles est modifié, celui de l'autre se voit simultanément modifié lui aussi. Et le phénomène a déjà été observé sur des particules stables de type photons ou électrons. Il est au cœur du développement de la cryptographie et de l'informatique quantique.
Des quarks top liés par la physique quantique
Mais des chercheurs de l’université de Rochester (États-Unis) rapportent aujourd'hui la première observation lors d'une expérience menée au Centre européen pour la recherche nucléaire (Cern) d'une intrication quantique entre des quarks top instables et leurs antiparticules. - Ils connaissent "l'état d'esprit" l'un de l'autre à chaque instant, commente Regina Demina, professeur de physique, dans un communiqué de l’université de Rochester.
Ces particules sont tellement lourdes - autant chacune qu'un atome d'or - qu'il est peu probable de les retrouver un jour dans un quelconque ordinateur quantique. La production de quarks top nécessite en effet de très hautes énergies comme celles accessibles au Grand collisionneur de hadrons (LHC).
Quelles conséquences pour la découverte de cette nouvelle intrication quantique ?
Toutefois, la découverte devrait aider à faire la lumière sur la durée pendant laquelle l'intrication persiste et sur ce qui finit par la briser. Elle devrait aussi aider à comprendre si elle est transmise aux produits de désintégration des particules. Et pour ceux qui se souviennent que les physiciens pensent que notre Univers était dans un état intriqué après sa phase initiale d'expansion rapide, la découverte des chercheurs de l'université de Rochester pourrait aussi permettre de faire la lumière sur la perte de connexion quantique dans notre monde.