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couple

Car j’étais conseiller, grave et décharné,

En toute chose sage, et très âgé,

Mais j’ai banni cette folie et la froide indifférence

Dont l’homme âgé revêt son apparence.



J’étais très fort – du moins l’ont-ils répété –

Ces jeunes hommes, au maniement de l’épée ;

Mais j’ai banni cette folie, apprenant à être heureux 

D’une façon autre, qui m’allât mieux.



Le corps lové parmi les souches de frênes

J’ai caché mon visage là où le chêne

Me couvre de ses feuilles et me suis affranchi

Du joug des vieilles habitudes.



Près de la mare immobile de Mar-nan-otha

J’ai trouvé une fiancée.

Elle était il y a longtemps bois de cornouiller.

Elle m’a éloigné des vieilles habitudes,

A fait taire la rancœur née des servitudes,

M’a demandé de glorifier



Le seul vent qui vibre dans les feuillages.

Des vieilles habitudes elle m’a éloigné,

Les hommes alors ont pensé que j’étais fou,

Mais j’ai vu le chagrin des hommes, puis me suis réjoui,

Car je sais que plaintes et amertumes sont folie ;

Et moi ? toute folie, tout chagrin ai banni.

J’ai enveloppé mes larmes dans une feuille d’orme,

Sous un rocher les ai laissées,

Alors ils ont dit que j’étais fou, ayant écarté

Toute folie de moi, l’ayant mise de côté, 

Sortant ainsi des chemins tracés,

Car ma fiancée

Est cette mare dans le bois,

Et s’ils disent que je suis fou,

Je suis heureux, c’est tout,

Très heureux, car l’amour de ma fiancée

Est plus doux que l’amour des femmes,

Celui qui empoisonne, brûle et perd votre âme.



Vrai! Je suis heureux

Vraiment heureux, je n’ai qu’elle ici-bas

Et l’homme ne nous dérange pas.



Jadis, parmi les jeunes hommes

Ils disaient que j’étais très fort, parmi les jeunes hommes.

Jadis il y eut une femme……

……Mais j’oublie…… elle était……

……J’espère qu’elle ne reviendra plus.



…… Je ne me souviens plus……



Je sais, jadis elle m’a blessé……

Dans un lointain, lointain passé.



Je ne veux pas me rappeler.

J’aime ces petits vents qui soufflent ici

Dans les frênes,

Nous sommes parfaitement seuls ici,

Au milieu des frênes. 

Auteur: Pound Ezra

Info: La fraise in Poèmes, traduit de l’anglais par Michèle Pinson, Ghislain Sartoris et Alain Suied, Editions Gallimard, 1985, page 25

[ homme-nature ] [ solitude ] [ marginal ] [ perte de l'identité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson