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infidélité

Il m’était si doux d’entrevoir au moins une vieillesse heureuse dans le sein d’une amie fidèle, incapable de m’avoir jamais manqué. C’était, hélas ! toute ma consolation, c’était là tout ce qui venait émousser les points dont je suis à présent déchiré. Et vous avez poussé l’horreur jusqu’à m’envier cette douce espérance de mes vieux ans ! Je ne le peux plus ; le soupçon est jeté, les phrases sont trop claires pour que je puisse m’aveugler. Oh, ma chère amie, je ne pourrai plus t’estimer ! Est-ce vrai ? Dis-le-moi, m’as-tu trompé aussi cruellement ? Quel avenir affreux si cela est ! – O grand Dieu, qu’on n’entrouvre jamais ma prison ! Que je meure plutôt que d’en sortir pour apercevoir mon infamie, la tienne et celle des monstres qui te conseillent !

Auteur: Sade Donatien Alphonse François Marquis de

Info: Lettres à sa femme, Actes Sud, 1997, Entre juillet octobre 1781

[ point de vue masculin ] [ adultère ] [ réaction ] [ mélodramatique ] [ couple ]

 
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chasteté

Comme chacun sait, Abélard était châtré, et ça ne les a pas empêchés de rester des amants fidèles, lui et Héloïse, et leur amour est immortel. George Sans a vécu pendant sept ans avec Frédéric Chopin, immaculée comme une vierge, et on parle encore de leur amour ! Je ne veux pas, en une compagnie aussi auguste, rappeler le cas de la petite putain qui m’a accordé le plus grand honneur qu’une femme peut accorder à un homme, en me repoussant. Prenez-en bonne note, ma chère Elisabeth, il y a entre l’amour et ce à quoi vous pensez constamment des liens beaucoup plus lâches qu’on ne le croit. N’en doutez pas, Klara aime Fleischman. Elle est gentille avec lui, pourtant elle se refuse à lui. Ça vous paraît illogique, mais l’amour c’est justement ce qui est illogique.

Auteur: Kundera Milan

Info: Risibles amours, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1986, page 128

[ platonique ] [ sexualité ] [ paradoxe ] [ point de vue masculin ]

 

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excitation

La bière est bonne mais ce n’est pas pour ça que tu l’embrasses. Il y a juste eu un silence trop long et tu le combles ainsi. Puis vous n’osez pas vous regarder dans les yeux, alors vous finissez vos verres en fixant les chats qui se disputent la gamelle. Elle est pourtant vide. Ça doit être leur façon à eux de combler le silence. Tu n’y tiens plus, tu l’embrasses à nouveau. Cette fois, c’est un baiser langoureux, dégueulasse, bandant. D’ailleurs, tu bandes.

Vous ne cessez plus. Si c’était filmé, vous ne voudriez pas voir le film. La scène a quelque chose de grotesque. Vous deux, assis, vous roulant des pelles adolescentes. Bientôt vous baiserez. Tu as un peu peur. Tu as toujours peur au moment de coucher avec une fille. Et là, c’est une femme. Tout à l’heure, hier, elle a affirmé n’avoir jamais été mariée. Pour sûr, elle a dû avoir un nombre incalculable d’amants. Tu te demandes comment tu vas t’y prendre pour la faire jouir. Tu te demandes, plus généralement, si tu as déjà fait jouir quiconque. Vous allumez une cigarette. 

Auteur: Zinet Nagui

Info: Une trajectoire exemplaire, éditions Gallimard, 2024, page 30

[ fatalité ] [ point de vue masculin ] [ questions ] [ angoisse ]

 

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prélude nuptial

Ce jour-là, après le déjeuner au salon, chacun alla dans sa chambre, s’y dévêtit et s’y prépara. Nue sous une robe de soie blanche, elle termina ses lavages et apprêts divers par des vaporisations de parfum çà et là, tandis que lui, nu sous sa robe de chambre rouge, brossait honteusement ses ongles. Peu après retentit l’air de Mozart, et il frissonna. C’était l’appel. Car elle ne lui téléphonait plus, elle mettait un disque, c’était plus poétique.

L’appel, oui. Il fallait aller à l’amour. Sa créancière le convoquait, le sommait de lui donner du bonheur. Allons, prouve-moi que j’ai bien fait d’avoir choisi cette vie de solitude avec toi, lui disait-elle par le truchement du Vous qui savez ce qu’est Amour. Vingt-six novembre, aujourd’hui. Trois mois déjà qu’ils avaient quitté Genève, trois mois d’amour chimiquement pur. Agay d’abord, puis Venise, Florence, Pise, puis Agay de nouveau, depuis une semaine. Si elle s’apercevait qu’on était le vingt-six novembre, danger de commémoration du vingt-six août par épanchements poétiques et coït superfin.

Il posa la brosse et le savon, se considéra, rasé de près, écœurant de propreté dans sa robe de chambre. Voilà, c'était sa vie désormais, être chaque jour désirable, faire la roue sexuelle. Elle l'avait changé en paon. En somme, ils menaient une existence animale, elle et lui. Mais les bêtes au moins, n'avaient qu'une saison pour la pariade et les coquetteries. Eux, c'était tout le temps. Se lessiver sans arrêt, se raser deux fois par jour, être tout le temps beau, c'était son but de vie depuis trois mois. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, page 800

[ baise ] [ dévorante ] [ mante religieuse ] [ point de vue masculin ]

 

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