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théorie freudienne

Sa métapsychologie, tentant de définir l’essence de l’être, la définit comme Eros, contrairement à sa définition traditionnelle comme Logos. L’instinct de mort affirme le principe de non-être (la négation de l’être) contre Eros (l’affirmation de l’être). La fusion des deux principes, omniprésente dans l’œuvre de Freud, correspond à la fusion métaphysique traditionnelle de l’être et du non-être. Il est vrai que la conception freudienne d’Eros se réfère surtout à la vie organique. Cependant, comme but de l’instinct de mort, la matière inorganique est si profondément liée à la matière organique […] qu’il semble qu’on puisse se permettre de donner à cette conception un sens ontologique général. L’être est essentiellement le penchant au plaisir, la volonté de plaisir. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 114

[ psychanalyse-philosophie ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

En d’autres termes, si FREUD a apporté quelque chose d’essentiel, est-ce bien ce à quoi nous pouvions nous attendre, que de voir les esprits, et particulièrement ceux des psychanalystes, adhérer, je dirais d’autant plus fortement à une notion du sujet, celle qui s’incarne dans telle façon de penser simplement le moi, qui n’est qu’un retour à ce que nous pourrions appeler "les confusions grammaticales" sur la question du sujet, l’identification du moi avec un pouvoir de synthèse qu’assurément aucune donnée dans l’expérience ne permet de soutenir.

On peut même dire qu’il n’y a pas eu besoin d’arriver à l’expérience freudienne, il n’y a pas besoin d’y recourir, pour qu’une simple inspection sincère de ce qu’est notre vie à chacun, nous permette d’entrevoir que cette "puissance de synthèse" - soi-disant - est plus que tenue en échec, et qu’à vrai dire - sauf fiction - il n’y a vraiment rien qui soit d’expérience plus commune que ce que nous pourrons appeler non seulement l’incohérence de nos motifs, mais je dirais même plus : le sentiment de leur profonde immotivation, de leur aliénation fondamentale.

Que si FREUD nous apporte une notion d’un sujet qui fonctionne au-delà, ce sujet en nous si difficile à saisir, s’il nous en montre les ressorts et l’action, c’est là quelque chose qui assurément depuis toujours aurait dû retenir l’attention, que ce sujet… en tant qu’il introduit une unité cachée, une unité secrète dans ce qui nous apparaît au niveau de l’expérience la plus commune : notre profonde division, notre profond morcellement, notre profonde aliénation par rapport à nos propres motifs …que ce sujet soit autre.

Est-il simplement une espèce de double, de sujet "mauvais moi" comme l’ont dit certains, d’autant qu’il recèle en effet bien des surprenantes tendances, ou simplement "autre moi", ou, comme on pourrait croire encore que je dis : "plus vrai moi" ? Est-ce bien de cela dont il s’agit ?

Est-ce simplement une doublure, purement et simplement un autre que nous pouvons concevoir structuré comme le moi de l’expérience ?

Voilà la question, voilà aussi pourquoi nous l’abordons cette année au niveau et sous le titre des Formations de l’inconscient. Assurément la question - déjà présente - offre une réponse : il n’est pas structuré de la même façon. Dans ce moi de l’expérience quelque chose en lui se présente qui a ses lois propres. Il y a, pour tout dire, une organisation de ces formations qui non seulement a un style, mais une structure particulière. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ ego psychology ] [ critique ] [ définition ] [ psychanalyse-philosophie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept

Ce qu’elle [Diotime] introduit est ceci, que ce "Beau" a rapport avec ceci qui concerne non pas l’avoir, non pas quoi que ce soit qui puisse être possédé, mais "l’être", et l’être à proprement parler en tant qu’il est celui de "l’être mortel". Le propre de ce qui est de l’être mortel est qu’il se perpétue par la génération. [207d] Génération et destruction, telle est l’alternance qui régit le domaine du périssable, telle est aussi la marque qui en fait un ordre de réalité inférieur, du moins est-ce ainsi que cela s’ordonne dans toute la perspective qui se déroule dans la lignée socratique, aussi bien chez SOCRATE que chez PLATON. Cette alternance, génération et corruption, est là ce qui frappe dans le domaine même de l’humain, c’est ce qui fait qu’il trouve sa règle éminente ailleurs, plus haut, là où justement ni la génération ni la corruption ne frappent les essences, dans les formes éternelles auxquelles seulement la participation assure ce qui existe dans son fondement d’être.

Le "Beau" donc, dit DIOTIME, c’est ce qui en somme dans ce mouvement de la génération en tant, dit-elle : que c’est le mode sous lequel le mortel se reproduit, que c’est seulement par là qu’il approche du permanent, de l’éternel, que c’est son mode de participation fragile à l’éternel, le "Beau" est à proprement parler ce qui dans ce passage, dans cette participation éloignée, est ce qui l’aide, si l’on peut dire, à franchir les caps difficiles. Le "Beau", c’est le mode d’une sorte d’accouchement, non pas sans douleur mais avec la moindre douleur possible, cette pénible menée de tout ce qui est mortel vers ce à quoi il aspire, c’est-à-dire l’immortalité.

Tout le discours de DIOTIME articule proprement cette fonction de la Beauté comme étant d’abord - c’est proprement ainsi qu’elle l’introduit - une illusion, un mirage fondamental par quoi l’être périssable, fragile, est soutenu dans sa relation, dans sa quête de cette pérennité qui est son aspiration essentielle.

[…]

Dans cette référence première au problème de la mort, dans cette fonction qui est accusée de ce "mirage du Beau" comme étant ce qui guide le sujet dans son rapport avec la mort, en tant qu’il est à la fois distancé et dirigé par l’immortel, il n’est pas possible de ne pas faire le rapprochement avec ce que l’année dernière, j’ai essayé de définir, d’approcher, concernant cette fonction du "Beau" dans cet effet de défense dans lequel il intervient, de barrière à l’extrême de cette zone que j’ai définie comme celle de l’entre-deux-morts.

Ce que le "Beau" en somme nous parait - dans le discours même de DIOTIME - destiné à couvrir, c’est que s’il y a deux désirs, chez l’homme, qui le captent dans ce rapport à l’éternité... – avec la génération d’une part, – la corruption et la destruction de l’autre, ...c’est le désir de mort en tant qu’inapprochable, que le Beau est destiné à voiler. La chose est claire dans le début du discours de DIOTIME.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 25 janvier 1961

[ définition ] [ retour du refoulé ] [ reproduction ] [ différée ] [ psychanalyse-philosophie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

parlêtre

Le terme de signifiant prend un sens plein à partir d’un certain moment de l’évolution de la linguistique, celui où est isolée la notion d’élément signifiant très liée dans l’histoire concrète au dégagement de la notion de "phonème". Bien entendu uniquement localisée à cette notion, la notion de signifiant, pour autant qu’elle nous permet de prendre le langage au niveau d’un certain registre élémentaire, nous pouvons la définir doublement : 

– comme chaîne d’une part, diachronique, 

– et comme possibilité à l’intérieur de cette chaîne, possibilité permanente de substitution dans le sens synchronique.

Cette prise à un niveau fondamental, élémentaire des fonctions du signifiant, est la reconnaissance, au niveau de cette fonction, d’une puissance originale qui est précisément celle où nous pouvons localiser :

– un certain engendrement de quelque chose qui s’appelle le sens,

– et quelque chose qui en soi est très riche d’implications psychologiques, ...et qui reçoit une sorte de complémentation… sans même avoir besoin de pousser plus loin soi-même sa voie, sa recherche, de creuser plus loin son sillon …dans ce que FREUD lui-même nous a déjà préparé à ce point de jonction du champ de la linguistique avec le champ propre de l’analyse.

Il s’agit de nous montrer que ces "effets psychologiques", que ces "effets d’engendrement du sens" ne sont rien d’autre, ne se recouvrent exactement qu’avec ce que FREUD nous a montré comme étant les formations de l’inconscient. Autrement dit, nous pouvons saisir ce quelque chose qui reste jusque-là élidé dans ce qu’on peut appeler "la place de l’homme", c’est très précisément ceci : le rapport étroit qu’il y a entre le fait que pour lui existent des objets d’une hétérogénéité, d’une diversité, d’une variabilité vraiment surprenantes, par rapport aux objets biologiques.

Car ce que nous pouvons attendre comme étant le correspondant de son existence de l’organisme vivant, ce quelque chose de singulier que présente un certain style, une certaine diversité surabondante, luxuriante, et en même temps une insaisissabilité - comme telle, comme objet biologique - du monde des objets humains, c’est quelque chose qui se trouve, dans cette conjoncture, devoir être étroitement et indissolublement relaté à la soumission, à la subduction de l’être humain par le phénomène du langage.

Bien sûr ceci n’avait pas manqué d’apparaître, mais jusqu’à un certain point et d’une certaine façon masqué, masqué pour autant que ce qui est saisissable au niveau du discours, et du discours concret, se présente toujours par rapport à cet engendrement du sens dans une position d’ambiguïté, ce langage en effet étant tourné déjà vers les objets qui incluent en eux-mêmes quelque chose de la création qu’ils ont reçue du langage même, et quelque chose qui déjà a pu faire l’objet précisément de toute une tradition, voire d’une rhétorique philosophique, celle qui pose la question dans le sens le plus général de la critique du jugement : qu’est-ce que vaut ce langage ? Qu’est-ce que représentent ces connexions par rapport aux connexions auxquelles elles paraissent aboutir - qu’elles se posent même refléter - qui sont les connexions du réel ?

C’est bien là tout ce à quoi aboutit en effet une tradition de critique, une tradition philosophique dont nous pouvons définir la pointe et le sommet par KANT. Et déjà d’une certaine façon, qu’on puisse interpréter, penser la critique de KANT comme la plus profonde mise en cause de toute espèce de réel, pour autant qu’il est soumis aux "catégories a priori" non seulement de l’esthétique mais aussi de la logique, c’est bien quelque chose qui représente un point pivot au niveau duquel la méditation humaine repart pour retrouver ce quelque chose qui n’était point aperçu dans cette façon : 

– de poser la question au niveau du discours, au niveau du discours logique, au niveau de la correspondance entre une certaine syntaxe du cercle intentionnel en tant qu’il se ferme dans toute phrase, 

– de le reprendre en dessous et en travers de ce livre de la critique du discours logique, 

– de reprendre l’action de la parole dans cette chaîne créatrice où elle est toujours susceptible d’engendrer de nouveaux sens : par la voie de la métaphore de la façon la plus évidente, par la voie de la métonymie d’une façon qui, elle, est restée - je vous expliquerai pourquoi quand il en sera temps - jusqu’à une époque toute récente toujours profondément masquée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ définition ] [ condensation ] [ condition humaine ] [ psychanalyse-philosophie ] [ aliénation fondamentale ] [ performativité rétroactive du signifiant ]

 

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