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éros

Elle dit : "Et pourquoi ne te sers-tu pas de ta force contre moi, de temps en temps ?

- Parce qu’aimer, c’est renoncer à la force", dit Franz doucement.

Sabina comprit deux choses : premièrement, que cette phrase était belle et vraie. Deuxièmement, qu’avec cette phrase, Franz venait de se disqualifier dans sa vie érotique. 


Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 164

[ hommes-femmes ] [ malentendu ] [ tue-l'amour ] [ dominateur ] [ désir ]

 
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femmes-par-homme

Les femmes : teint de suif, cheveux filasse, gorge et ventre énormes, mains grasses et rouges, chevilles soufflées, imbécillité marquée du visage. Le déchet d’une race, comme il y a des nègres obtus.

Avec elles, la fornication doit ressembler singulièrement à un travail malpropre. Toute idée de plaisir est rendue impossible.

Absence des conditions nécessaires à la volupté.

Fréquence des viols, le soir, à la sortie des estaminets. Un peuple conçu dans la soûlerie et les excréments. 

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Années de Bruxelles

[ belges ] [ Belgique ] [ description ] [ tue-l'amour ]

 
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baise

Je la pénètre et soudain elle se met à frémir de tout son être. On peut dire : tout son être. Elle devient être brusquement, elle si matérialiste le reste du temps. Onde médiumnique. Transe. J’ai la baguette du sourcier. Tremblement jusqu’à sa tête blonde. C’est comme ça que les choses deviennent débandantes avant même que vous ayez éjaculé. Par la religion qui s’empare d’elles. Le côté autel en plein vent. Voile de temple dans la tempête… Culte, respect tout à coup. Respect de ce qu’on est en train de faire. Quelle drôle d’impression ! Quelle idée !

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 2 mai 1984

[ femmes-par-homme ] [ désérotisation ] [ tue-l'amour ] [ idolâtres ]

 
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couple

A la fin de la matinée, après les derniers ordres, elle se retirait dans sa chambre, y lisait une revue littéraire ou quelque roman loué par la critique ou des pages d’une histoire de la philosophie. Tout cela pour lui, pour avoir des entretiens sérieux avec lui. La lecture terminée, elle s'étendait sur le canapé, chassait de son esprit toutes préoccupations matérielles, fermait les yeux, se forçait à penser à leur amour afin d'être fluide et décantée, deux de ses mots favoris ; et toute à lui lorsqu'elle le reverrait. Sortie du bain, elle allait le retrouver, coiffée et parfumée. Alors commençaient leurs heures hautes, comme elle disait. Grave, il lui baisait la main, sachant combien leur vie était fausse et ridicule. Après le déjeuner, s'il sentait qu'il était devenu moralement indispensable de procéder à une union sexuelle, il lui disait qu'il aimerait se reposer un peu avec elle, car il y fallait des manières. Elle comprenait, lui baisait la main. Je vous appellerai disait-elle, une petite victoire dans le cœur, et elle allait dans sa chambre. Là, elle fermait les volets, tirait les rideaux, voilait de rouge la lampe de chevet pour faire lumière voluptueuse, peut être aussi pour neutraliser d'éventuelles rougeurs d'après déjeuner, se déshabillait, couvrait sa nudité d'une robe d'amour, sorte de péplum soyeux de son invention qui n'était mis que pour être enlevé, se refaisait une perfection, passait à son doigt l'alliance de platine qu'elle lui avait demandé de lui offrir, remontait le sacré gramophone, et l'air de Mozart s'élevait, tout comme au Royal. Alors il entrait, officiant malgré lui, parfois se mordant la lèvre pour maîtriser le fou rire, et la prêtresse en sa robe consacrée renflait ses muscles maxillaires pour se mettre ou se croire en état de désir. Mon sacré, lui avait elle dit un jour en le déshabillant doucement. Massacrée, lui avait-il répondu intérieurement. Pauvre vengeance.

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 910-911

[ emploi du temps ] [ théâtralisation ] [ décalage ] [ homme-femme ] [ farce ] [ comique ] [ tue-l'amour ]

 

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digestion

Hélas, un borborygme s'éleva avec des volutes de contrebasse, mourut soudain, et elle toussa pour le détruire et l'embrouiller rétroactivement par un bruit antagoniste. Il lui baisa la joue pour faire atmosphère naturelle et adoucir cette humiliation. Mais aussitôt, majestueux, un autre borborygme retentit qu'elle camoufla en ce raclant la gorge. Contre un troisième, d'abord caverneux, puis mignon et ruisselet, elle lutta en appuyant sa main subrepticement mais fort, afin de le comprimer et le réduire, mais en vain. Un quatrième survient en mineur, triste et subtil. Plaçant tout son espoir en un changement de position, elle s'assit sur le fauteuil en face et dit à haute voix qu'il faisait beau. À voix tout aussi haute, il dit que c'était une journée vraiment merveilleuse, développa cependant qu'elle cherchait en catimini des postures destructrices de ces maudits bruits causés par le déplacement des gaz et des liquides dans un innocent estomac. Mais rien n'y faisait et de nouveaux venus surgissaient en grand vacarme, clamant leur droit à la libre expression. Il en guettait l’arrivée, les accueillait avec compassion, sympathisait avec la pauvrette, mais ne pouvait s'empêcher de les caractériser, tour à tour mystérieux, allègres, humbles, altiers coquins, véniels, funèbres. Enfin elle eut la bonne idée de se lever et de remonter le gramophone, pour une fois opportun. Alors le Concerto brandebourgeois en fa majeur retentit, étouffant les rumeurs intestines et Solal rendit grâces à cette musique, parfaite pour couvrir des borborygmes.

Hélas, le concerto pour scieurs de long terminé, un nouveau borborygme s'éleva, un beau borborygme, très réussi, élancé et divers, tout en spirales et fioritures, pareil à un chapiteau corinthien. Ensuite, il y en eut plusieurs à la fois, dans le genre grandes orgues, avec basson, bombarde, cor anglais, flageolet, cornemuse et clarinette. Alors, de guerre lasse, elle dit qu'il lui fallait s'occuper du diner. Deux motifs à cette décision, pensa-t-il. Le premier, à court terme, filer à la cuisine et y borborygmer en paix, sans témoin. Le second, de plus longue portée, se remplir le plus vite possible l'estomac, afin d'écraser et de mater les borborygmes qui, tassés par le poids des aliments ingérés, ne pourraient plus monter à la surface pour s'épanouir et gambader à l'air libre. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 919-920

[ embarras ] [ tue-l'amour ] [ musicalité ] [ trahison organique ] [ couple ]

 
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