drogue

N'attendez pas de moi que je trahisse. Naturellement l'opium reste unique et son euphorie supérieure à celle de la santé. Je lui dois mes heures parfaites. Il est dommage qu'au lieu de perfectionner la désintoxication, la médecine n'essaye pas de rendre l'opium inoffensif. Mais là, nous retombons sur le problème du progrès. La souffrance est-elle une règle ou un lyrisme ? Il me semble que, sur une terre si vieille, si ridée, si replâtrée, où tant de compromis sévissent et de conventions risibles, l'opium éliminable adoucirait les moeurs et causerait plus de bien que la fièvre d'agir ne fait de mal.

Auteur: Cocteau Jean

Info: <p.576-7>

 

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