Mon voisin Biais, vieux campagnard tourangeau, 76 ans, peste constamment sur toutes les tuiles que nous vaut la guerre. Il me disait encore ce soir : "Toutes les misères du monde nous sont tombées dessus. Tout ça, pour quelques individus qu'on aurait mieux fait d'écheniller à leur naissance." Je lui ai répondu : "Hé ! Monsieur Biais, on ne pouvait pas savoir. On les trouvait mignons comme les autres. Ils disaient si gentiment papa, maman... Ce qui prouve qu'on ne doit pas faire risette aux nouveau-nés. On ne sait pas ce qu'ils deviendront."
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Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986 6 Juin 1942 p.617
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