Il y a dans l'humanité une faculté ou un besoin, une capacité en un mot qui est comblée de nos jours par la morale, et qui l'a toujours été et le sera toujours par quelque chose d'analogue. Je conçois de même pour l'avenir que le mot morale devienne impropre et soit remplacé par un autre. Pour mon usage particulier, j'y substitue de préférence le nom d'esthétique. En face d'une action, je me demande plutôt si elle est belle ou laide, que bonne ou mauvaise, et je crois avoir là un bon critérium ; car avec la simple morale qui fait l'honnête homme, on peut encore mener une assez mesquine vie.
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Info: L'Avenir de la science, Pensées de 1848, 1890, GF 765 Flammarion 1995 <p.224>
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