Chaque livre que nous lisons dérègle notre boussole intérieure, chaque esprit étranger nus montre de combien de points de vue divers on peut considérer le monde. Et puis, lentement, les oscillations s'atténuent, l'aiguille revient à sa position accoutumée, correspondant pour chacun de nous à sa personnalité. C'est ce que j'ai éprouvé dans une pause entre deux périodes de lectures. On peut certes beaucoup lire -- et un ami des livres qui vit en solitaire consomme les ouvrages et les opinions comme quelqu'un qui vit en société consomme les êtres humains -- on s'étonne souvent de la quantité que l'on peut en supporter. Mais le moment vient où il faut rejeter tout cela, aller courir un moment par la forêt, respirer le temps qu'il fait, les fleurs, les brouillards et les vents et se retrouver à ce point tranquille d'où le monde redevient unité.
Auteur:
Info: Critiques posthumes
Commentaires: 0