Un malade est supérieur à l'homme en bonne santé. Et pourtant chaque homme sain se sent supérieur au malade. Depuis qu'il y a monde, l'homme en bonne santé ressent la maladie de l'autre comme une flatterie. C'est une sorte de garantie secrète que lui donne la nature et dont il est fier, sans le dire. Les sentiments les plus ordinaires naissent du contact des hommes malades avec les autres. Faire la psychologie de ces relations signifierait écrire la justification définitive du dégoût.
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Info: Le livre des leurres, 1936, Oeuvres, Gallimard 1995, p.236
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