Je pense qu'on ne connaît jamais personne, qu'on ne sait jamais ce qu'il y a, ce qui se passe au profond intime d'une créature humaine. Il peut y avoir des richesses de tendresse, de dévouement, de pitié qu'on ne soupçonne pas, qui ne se montrent que dans certaines circonstances rares. Juger autrui ! Ah ! on devrait toujours s'en garder. Est-ce qu'on sait, est-ce qu'on est sûr. Tel qui rit, qui est tout en boutades, en brusqueries, en indifférence, est peut-être le plus sensible secrètement. Tenez, si on pensait à tout cela, on n'oserait plus écrire, porter un jugement sur quelqu'un.
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Info: <15 avril 1914 I p.936>
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