pouvoir

Chaque homme s'imagine qu'il possède dans son propre caractère les qualités qui l'empêcheront de succomber à la tentation du despotisme à laquelle l'exposent des institutions mal construites. Mitterrand a souvent répété qu'il lui faudrait sans doute amender notre constitution, au vu des abus commis par ses prédécesseurs, et en prévision des inéluctables abus de ses successeurs, puisque les humains, lui excepté, sont incapables de se restreindre spontanément, par pure vertu démocratique. Quand on regarde en quoi cette vertu mitterandienne a consisté, on ne peut se retenir de sourire à tant de naïveté et de cécité sur soi-même. Bel exemple de la vitesse à laquelle l'accession au poste suprême détruit la lucidité de l'impétrant.

Auteur: Revel Jean-François

Info: L'absolutisme inefficace, Plon 1992, p.12

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