Le remords n'est pas un principe moral, puisqu'il ne nous dit pas ce qu'il faut faire, puisqu'il nous dit trop tard ce qu'il aurait mieux valu ne pas faire ; les leçons de ce démon intérieur sont, en général, des leçons perdues ; il est bien rare que la "voix de la conscience" parle en nous comme un instinct ou pressentiment des tâches à venir, comme une précaution contre ce que nous appelons justement les "cas de conscience" ; elle reste muette au moment où, pour agir, nous attendrions ses oracles ; et elle ne se prononce, reproche dérisoire et posthume, que lorsque l'irréparable est accompli.
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Info: Philosophie morale, Mille&Une pages Flammarion 1998 La mauvaise conscience, p.165
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