Quand je le lis, je deviens plus grand, plus intelligent et plus pur. Parvenu au sommet d'une de ses oeuvres, il me semble que je suis sur une haute montagne. Tout disparaît, et tout apparaît. On n'est plus homme. On est oeil. Des horizons nouveaux surgissent, et les perspectives se prolongent à l'infini ; on ne pense pas que l'on a vécu aussi dans ces cabanes que l'on distingue à peine, que l'on a bu à tous ces fleuves qui ont l'air plus petits que des ruisseaux, que l'on s'est agité enfin dans cette fourmilière et que l'on en fait partie.
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Info: Correspondance I, la Pléiade, Gallimard<À Louise Colet, 27 sept 1846, p.364>
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