On appelle maniéré en littérature ce qu'on ne peut pas lire sans l'imaginer aussitôt accompagné de quelque gesticulation menue, de quelque pincement de bouche ou de quelque contorsion, c'est à dire de quelque mouvement peu franc, peu partagé par la totalité de l'homme. Le maniéré où l'on imagine le geste est proprement le maniéré. Quand on y imagine le pincement, c'est le précieux, l'afféterie. Quand on y imagine la contorsion, c'est tout à fait le ridicule.
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Info: Carnets, nrf Gallimard 1938-1994 21 octobre 1805 t.2 p.68
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