[...] dès l'instant où l'on devient capable d'habiter le monde virtuel - qu'on invente avec nos récits - on peut très bien se haïr et désirer logiquement se tuer, pour l'idée qu'on se fait de l'autre et non pas pour la connaissance que l'on en a. À cet instant, on échappe aux mécanismes régulateurs de la nature et l'on devient complètement soumis au monde qu'on crée. Et c'est alors le plus moralement et le plus logiquement du monde, qu'on fabrique et constitue des génocides.
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Info: Dialogue sur la nature humaine, avec E. Morin, p.27, Éd. de l'Aube, 2000
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