beauté

À son dernier cours, ou à l'avant-dernier, Valéry a donné cette définition du Beau : "Le Beau, c'est le rare." On reconnaît bien là le précieux, le fabricant de poésie qu'est Valéry. Sa définition est aussi sotte que fausse, et que néfaste à propager. Le rare, c'est le fabriqué, le maniéré, le compliqué, le torturé, l'artificiel dans toute son acception. Quand on sait que les poèmes de Mallarmé, sous leur vocabulaire quintessencié, ont pour sujet (en clair) les motifs les plus plats et ainsi ne sont rares que par leurs chinoiseries de mots et de syllabes, cela en dit long sur ce qu'entend et propose la définition de Valéry.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986

[ vacherie ]

 

Commentaires: 0

Commentaires

No comments